Période Covid 2020

Les vulnérables parlent aux vulnérables !

Période Covid 2020

Les vulnérables parlent aux vulnérables…. et aux actifs – 02.04.20

Chers amis,

Je voudrais commencer le bulletin par la règle d’or kiwanienne : « Fais à autrui ce que tu voudrais qu’il te fasse ! ». C’est intéressant de prendre connaissance de cette règle dans les différentes religions, nous trouvons chez les Chrétiens : « Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites‐le vous‐mêmes pour eux, c’est la Loi et les Prophètes », pour le Judaïsme : « Ce que tu ne voudrais pas que l’on te fit, ne l’inflige pas à autrui. C’est là toute la Torah, le reste n’est que commentaire », pour l’Islam « Aucun d’entre vous ne croit vraiment tant qu’il n’aime pas pour son frère ce qu’il aime pour lui‐même », et enfin pour le Bouddhisme : « Ne blesse pas les autres de manière que tu trouverais toi‐même blessante ». En parcourant ces différentes définitions, je me dis que nous sommes très proches les uns des autres et qu’il y a plus de choses qui nous unissent que de choses qui nous divisent…

Après cette pensée quelque peu philosophique, revenons dans l’actualité et avec cette pandémie d’une telle gravité, qui n’a pas encore fini de se développer et de nous faire souffrir. Elle met en évidence nos angoisses, nos doutes, nos peurs, nos limites. Lorsque qu’elle aura fait son oeuvre, comment allons‐nous vivre autrement cette révolution ? Je pense que notre vie ne sera plus jamais la même, nous allons devoir bouleverser nos comportements, nos habitudes au quotidien. Le capitalisme et l’économie vont devoir transformer la mondialisation de l’indifférence  par la mondialisation de la fraternité. Autrement dit pour la vision économique de notre temps : passer de l’égoïsme rationnel  au contact relationnel et redéfinir la place de l’humain dans notre société. En fait, après ce qui s’est passé lors de la crise de 2008, je ne me fais pas trop d’illusion…

Avant de conclure, je voulais avoir une pensée pour nos « actifs » qui rament de toutes leurs forces dans la situation actuelle. Chaque semaine, je donnerai la parole à 2 ou 3 membres, en tenant compte également des différents secteurs.

Cette semaine, je vous propose :

Notre Président Stéphane Pommaz  ‐ Il co‐dirige plusieurs sociétés dont l’entreprise Baer SA  menuiserie et ébénisterie d’art Vevey : La situation dans le domaine de la construction est particulièrement difficile et ils ont du rapidement prendre des mesures dont le mise au chômage de 37 collaborateurs. dans le cadre de leur schéma de consolidation, ils ont diverses entités dont certaines ont pu garder leur activité. Néanmoins, il est conscient quqe cette crise pourra avoir de sévères répercussions suivant sa durée. En tenant compte du soutien du Canton au niveau du chômage (via les RHT Réduction Horaires de travail) la situation devrait être maîtrisable d’ici fin mai et, dans l’intervalle, ils vivent au jour le jour avec beaucoup d’incertitude.

Alain Piquerez (Pharmacie de Clarens) : Il a mis en place toutes les normes sécuritaires vis‐à‐vis des clients et du personnel (distances sociales et normes sanitaires). Il a vécu la folie au début de la pandémie, c’était la déraison humaine, il a fallu s’adapter rapidement et réduire les « traitements chroniques » et les achats compulsifs…. C’est un peu ce qui s’est passé également avec l’alimentation. Cela va mieux depuis la mise en vigueur de l’ordonnance fédérale de limitation de la vente des médicaments. Pour soulager sa clientèle, il favorise la livraison à domicile. C’est évident que son chiffre d’affaires a été fortement en hausse durant le mois de mars, mais il pense que cela se régularisera sur la durée car les clients ont eu la tendance d’exagérer dans le stockage des médicaments de base.

Notre Hôtelier Stéphane Compagnon : Depuis le 8 mars, il a mis toute son équipe au chômage (env. 70 personnes) et dès le 16 mars le restaurant est fermé. Actuellement on ne peut pas parler de taux d’occupation hôtelière car, malgré le fait d’être la seule entité ouverte dans le secteur à Montreux, l’occupation représente une à trois chambres par jour… Il a gardé une permanence pour des raison sécuritaires et pour répondre aux demandes téléphoniques. C’est évident que la situation comptable sera fortement impactée par cet exercice et il doit jongler avec les liquidités pour répondre à l’ensemble des charges fixes (salaires) sans oublier les travaux de transformation qui sont actuellement en cours. Le Conseil Fédéral par l’intermédiaire de M. Maurer a mis en place des mesures importantes pour l’ensemble de l’économie et il a obtenu un crédit d’un montant important dans les 48 heures. Il est fort difficile de se projeter et suivant les dates de réouverture, le secteur du restaurant devrait moins souffrir que la partie hôtelière qui prendra plus de temps pour recréer la confiance.

Rappelez‐vous les 3 points évoqués dans notre 1ère édition et n’oubliez pas d’appeler le prochain senior sur la liste des membres!…

Dans l’intervalle, gardons l’espoir, la foi et le bon sens. Avec toute mon amitié. Jean‐Claude

Les vulnérables parlent aux vulnérables…. et aux actifs – 09.04.20

Chers amis,

Nous entrons cahin‐caha dans la 4ème semaine de confinement et une sorte de fatigue gagne de plus en plus les esprits. Déjà des voix s’insurgent contre notre gouvernement pour obtenir progressivement sa levée. Faisons confiance à nos autorités pour ses mesures pragmatiques et, à partir du moment où le pic de l’épidémie n’est pas encore atteint, où cette fameuse courbe des victimes du Covid‐19 n’est pas encore inversée.., il faudra remettre en route la machine de manière réfléchie en gardant une adéquation entre les besoins sanitaires, la santé publique et les enjeux économiques proprement dit. Mais ce n’est pas encore le moment de baisser la garde ni de relâcher nos efforts. J’ai entendu récemment une phrase de Jacques Attali qui m’a particulièrement touché : « Cette crise sanitaire, économique, politique n’est pas une parenthèse, il ne faudra èas en sortir trop tôt…. et quand tout sera terminé, il faudra songer à développer une économie de la vie, en soulignant l’importance des secteurs de la santé, de l’alimentation, des services, de la culture, etc ! » .

Sur le plan économique justement, la question que se pose tout un chacun est de savoir comment l’ensemble des Etats financent leurs mesures d’urgence ? Etant bien entendu qu’ils ne peuvent plus respecter les règles budgétaires imposées. Il faut bien reconnaître que ces emprunts massifs (même à des taux très bas…) vont avoir un impact à court et moyen terme sur les économies. Comment peut‐on imaginer que la dette d’un pays atteigne plus de 100 % du son PIB ? Autant de questions qui amènent nos économistes à de sévères inquiétudes, ils s’attendent à une violente récession étendue sur un cycle important. Il sera  également intéressant de voir comment les Banques Centrales vont gérer ces différentes situations.

Revenons à notre vulnérabilité… et des nouvelles de nos amis « seniors ». Globalement, je suis agréablement surpris des infos récoltées au travers de mes contacts journaliers, chacun a l’air de bien supporter ces périodes particulières et se réjouit bien sûr de pouvoir se retrouver pour célébrer cette fin de crise que tout le monde espère. Dans l’intervalle, nous avons eu mardi passé, notre « raclette virtuelle des Seniors » et certains d’entres‐vous ont bien joué le jeu, notamment notre ami Philippe Curchod qui m’a envoyé une photo depuis son domicile en Grèce (il habite dans un quartier de la banlieue d’Athènes) il vous salue tous cordialement :

Et maintenant notre petit tour d’horizon avec nos actifs, cette semaine j’ai donné la parole à :

Pierre‐Alain Figlia responsable de Kelly Sevices SA à Vevey : En tant qu’agence de placements de personnel (fixe et/ou temporaire) c’est évident que nous sommes touchés de plein fouet, par la crise liée au domaine de la construction. Les personnels temporaires sont les 1ers impactés car ils sont les 1ers licenciés par les entreprises qui les ont engagés via un contrat temporaire… A titre informatif, dans le cadre d’une activité normale, le bureau Kelly facture entre 18’000 et 23’500 heures/mois ce qui représente en moyenne plus de 120 personnes louées. En conséquence, ces personnes sont, pour la plupart, au chômage via les RHT (Réduction Horaire de Travail mis en place par le Canton). Même sur les 4 employés/ées de l’administration, 3 sont à 50% de RHT et un à 90%…Mais notre ami Pierre‐Alain ne baisse pas les bras, avec son Team il s’oriente vers la reprise des activités dans le secteur du bâtiment en « travaillant aujourd’hui pour demain ! », c’est à dire se préparer à pouvoir répondre aux demandes qui ne manqueront pas de venir le moment venu. Il est évident que des services spécifiques comme Kelly‐Médical eux sont en pleine activité tenant compte de la forte demande du secteur de la santé.

Marc Deléaval ‐ Paysagiste Metzener SA à Puidoux : Globalement cette PME ne souffre pas trop de cette pandémie car l’activité dans ce domaine spécifique est assez régulière et répétée auprès de son catalogue de clients. Mais au départ des restrictions, il a dû se battre pour obtenir les autorisations de travail tout en respectant les normes sanitaires. En plus, comme il a des jeunes collaborateurs qualifiés, ils ont été recrutés à la PC et cela jusqu’à fin juin…  Il a fallu adapter le travail en fonction des forces en présence et des éléments (il a subi quelques annulations de contrats). Il lui était difficile de faire appel à du personnel temporaire car les employés qualifiés qu’il a dû libérer avaient de bonnes connaissances et étaient appréciés de la clientèle  Actuellement, ils sont environ à 70 % de l’activité standard de la société ce qui revient à dire que la couverture des Frais Fixes va avoir une influence  sur la marge traditionnelle. Mais compte tenu des circonstances, il se considère bien loti.

Pascal Schroth ‐ SP Architecture S.à r.l. à La Tour‐de‐Peilz : L’activité de notre Secrétaire du Club va de la maison individuelle en passant par les immeubles locatifs et bâtiments professionnels; il s’occupe également d’assistance à la maîtrise d’ouvrages. Jusqu’à ce jour, il a peu senti les effets négatifs de la crise et c’est plutôt la course qui domine ses journées… Il relance régulièrement ses clients potentiels qui ont des projets en perspective  mais il se rend bien compte qu’il y a beaucoup de retenue dans cette situation actuelle. Si elle ne s’éternise pas trop, il espère pouvoir réaliser un exercice convenable sans plus.

La phrase de la semaine : Je l’ai empruntée à Bruno Le Maire (il me paraît le meilleur dans les LREM)  « Soit l’Europe retrouve ses racines politiques et elle se renforcera, soit elle cède à la panique et aux égoïsmes nationaux et elle disparaîtra ! »

Je vous souhaite à tous ainsi qu’à vos familles de « Joyeuses Fêtes de Pâques » malgré les événements…

Avec toute mon amitié/Jean‐Claude

Et n’oublions surtout que le Vie ne sert à rien si l’on ne sert pas !…

Disons MERCI à ces serviteurs qui mettent en jeu leur propre Vie…

Les vulnérables parlent aux vulnérables…. et aux actifs – 16.04.20

Chers amis, Maintenant que ces News destinées à l’origine aux Vulnérables; dorénavant, c’est l’ensemble de notre Club qui va en prendre connaissance. Alors bienvenue aux Actifs vous qui représentez l’avenir de notre Club et que nous (les Vulnérables) portons tous dans notre coeur particulièrement pendant cette période difficile que nous vivons chacun à des degrés différents, il faut bien en convenir. J’espère que vous avez passé de Belles Fêtes de Pâques tout en respectant, dans la mesure du possible, le confinement et les distanciations (nouveau mot découvert ces jours) sociales. Dans l’intervalle, nos autorités fédérales ont décrété qu’une sortie potentielle progressive du confinement pourrait être envisagée à partir du 26 avril. Il faudra vraiment que le confinement soit assorti d’une véritable stratégie et non comme un simple « pis‐aller »… C’est vrai que nous souhaitons tous que l’économie se remette en marche le plus tôt possible (même si rien ne sera plus comme avant…) mais il faut aussi prendre en considération qu’une sortie prématurée pourrait avoir de graves conséquences. D’ici là, nous espérons que cette fameuse courbe de Gaus prendra résolument la bonne pente…même si l’espace de l’intervalle de confiance est encore relativement flou. Si nous nous référons aux statistique sanitaires, nous constatons que le nombre des victimes est encore inquiétant, surtout pour les Pays qui ne respectent pas ou peu les règles de confinement, ils pourraient le payer très cher.

Durant la Semaine Sainte, j’ai eu un contact avec notre ami‐chasseur‐chef de cuisine Michel Regamey qui m’a relaté une expérience que je me fais un plaisir de vous partager. Comme vous le savez, Michel va souvent chez LIDL cette grande surface qui est la plus proche de son domicile. Durant ces courses, il a souvent eu l’occasion de croiser un de ces anciens clients de la Carrosserie qui doit avoir +/‐ le même âge que lui. Ils se croisent à l’intérieur et partage quelques discussions triviales… ils papotent quelques minutes… et prennent congé. Mais la surprise pour Michel c’est qu’un jour en sortant du centre commercial, il sort en même temps que lui et constate que ce Monsieur n’a ni sac ni chariot à commission et qu’il repart les mains vides… En conclusion, cet homme vient régulièrement dans ce centre seulement pour voir du monde, espérer pouvoir parler à quelqu’un, vivre un moment de contact social. Voilà une expérience qui nous fait réfléchir et dont nous devons prendre conscience des difficultés sociales qui peuvent surgir dans notre société avec cette catastrophe sanitaire. Alors cette prochaine semaine, prenez le temps de partager votre temps avec un voisin, une personne seule que sais‐je ? Et rappelez‐vous la proposition de l’édition no 1 : prendre un contact par jour avec un membre Senior ne serait‐ce que pour prendre simplement de ses nouvelles…

La parole est maintenant aux « actifs » et cette semaine, j’ai choisi…

Marco Grognuz ‐ vigneron‐encaveur à La Tour‐de‐Peilz : Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on ne chôme pas… le travail est suffisant, nous pouvons nous « confiner » (avec mon fils François et nos 4 employés) dans la cave ou dans les vignes tout en respectant les distances sanitaires. Nous vivons au rythme de la nature et le problème deviendra plus aigüe au début mai lorsque le temps des travaux dans les vignes notamment l’ébourgeonnage viendra; il consiste à éliminer manuellement les pousses surnuméraires. De plus, nous ne savons pas aujourd’hui, ce qu’il adviendra de l’arrivée potentielle de nos employés saisonniers ? Sur le plan commercial, c’est un peu le désert… François a eu la bonne idée de créer une bouteille liée à cette pandémie « CHASSELAS’GRIPPE », elles ont été commercialisées avec succès. Nous espérons pouvoir rattraper quelque peu notre retard dès que la situation le permettra et surtout pouvoir nous retrouver bientôt pour trinquer à l’amitié kiwanienne…

Marc‐Henri Guibert ‐ Guibert Piscicultures SA à Chamby sur Montreux : Il gère une entreprise familiale (active depuis 1950) avec actuellement 10 collaborateurs (dont 4 ont été mis au chômage technique). Le début de la crise et du confinement a été particulièrement difficile pour l’entreprise qui réalise son chiffre d’affaires principalement  avec les Hôtels‐restaurants et collectivités. Ce secteur spécifique a eu comme premier réflexe de travailler avant tout sur leur stock. Par contre, les grandes surfaces ont bien pris le relais et malgré cela, il constate une baisse de 50% du CA pendant les mois de mars et avril. Il est également intéressant de noter que les consommateurs se sont plutôt orientés vers les produits en boites de conserves plutôt que vers les produits frais (en raison des plus longs délais de consommation). Même avec cette baisse de rentabilité, il pense que son secteur a été privilégié par rapport à d’autres, il ne veut pas trop se plaindre. Pour le futur immédiat, il a quelques craintes car la reprise va se faire progressivement et l’attitude des consommateurs sera certainement différente. Un fait réjouissant, il y a de plus en plus d’achats directs à la Pisciculture. Comme il est également Président du Rink‐Hockey Club de Montreux, organisateur de la Coupe des Nations qui a lieu toutes les années impaires, il est bien conscient qu’ils ont échappé aux désastres cette année, la 69ème édition étant fixée en 2021…

Gérard Carrel adm. de B. Schnider SA à Clarens : Cette entreprise de ferblanterie‐couverture occupe actuellement 25 collaborateurs (pour la petite histoire notre membre sénior Bernard Schnider en était propriétaire de 1980 à 1995…). Lors des 1ères mesures du CF, l’ensemble du personnel a été mis en chômage technique et progressivement dès la 2ème semaine, le 25% du personnel reprenait son activité, la 3ème semaine entre 60 et 80% et Gégé pense que la semaine prochaine pratiquement tous les collaborateurs auront repris leur fonction. Le principal problème se situe au niveau sanitaire car sur les chantiers le respect de la distance sociale est difficile à envisager pour certains types de travaux. Ce sera certainement la difficulté principale pour aller vers une reprise totale dans ce secteur de la construction, acteur important du système. Comment pourrons‐nous respecter ces règles sanitaires en fonction de notre activité ? Quid des contrôles SUVA (assureur contre les accidents professionnels) ? Sur le plan financier et bien qu’il soit aujourd’hui d’estimer le coût effectif global de ce ralentissement, nous pouvons juger que cette crise aura un impact négatif de 10/15% au niveau du CA, de même que sur notre marge bénéficiaire. Mais comme nous avons été prudents lors les exercices antérieurs, nous aurons la possibilité d’utiliser partiellement nos fonds de réserves constituées historiquement durant les périodes de hautes conjonctures.

Un mot encore pour conclure : Attention aux effets négatifs du confinement = le surpoids ! L’obésité est un facteur de risques, elle entraîne des effets délétères sur la santé. Respectez votre IMC (indice de masse corporelle) qui devrait se situer entre 18,5  et 25,0 et surtout respectez la distanciation sanitaire avec votre frigo et faites du sport !!… Bonne semaine à  vous tous avec mon amitié. Gardez le cap/Jean‐Claude

Les vulnérables parlent aux vulnérables… et aux actifs – 20.04.20

Il s’avère que les conditions liées au déconfinement seront plus compliquées qu’il n’y paraît…   Plusieurs instituts et autres universités se sont penchés en Suisse sur ce sujet délicat. Il est illusoire de vouloir déconfiner à grande échelle il faudra trouver l’adéquation idéale entre la reprise sectorielle et le contrôle stricte du risque (port de masque non obligatoire mais avec le respect de la distanciation sociale et de l’hygiène des mains). Le Conseil Fédéral a fixé le calendrier et l’on s’achemine vers une ouverture en plusieurs vagues tout en fixant le tempo avec une solution bien vaudoise (M. Berset dixit) « aussi rapidement que possible, mais aussi lentement que nécessaire… » : La 1ère dès le LU 27.04. limitée au secteur de la santé pour toutes les interventions, du commerce au sens large, au service à la personne (dentistes, physiothérapeutes) y compris les salons de coiffure, fleuristes, jardineries, fleuristes, d’une manière générale tous les prestataires de services.    La 2ème dès le LU 11.05. : toutes les écoles obligatoires accompagnées des transports par secteurs spécifiques concernés. La 3ème dès le LU 08.06. : les écoles professionnelles et du secondaire ainsi que les hautes écoles et tous les secteurs liés à la Culture et loisirs, finance et administration, l’ensemble des transports. La branche de la gastronomie devra encore patienter et élaborer des plans pour une couverture progressive.

Il s’agit bien de grandes lignes stratégiques qui peuvent être adaptées selon les événements. En complément de ces différentes reprises d’activités, le CF souhaite que l’accent soit porté sur les tests d’infection (lié au virus proprement dit) et sérologique (lié au test des anticorps témoins de l’immunité après l’infection). Voilà un peu dans les grandes lignes ce qu’il faut bien comprendre sans être des spécialistes ou autres experts…

Une dernière chose encore, avant de passer la parole à nos « actifs », comment ne pas stigmatiser l’attitude déplorable du Président Trump (il n’en est de loin pas à sa 1ère… ). Il n’a pas trouvé mieux que de désigner la Chine comme bouc émissaire à la faillite de sa mauvaise gestion de cette catastrophe sanitaire, en supprimant la contribution américaine à l’OMS. Il estime cette institution trop sino‐centrique, il a peut‐être raison sur le fond, mais je ne trouve pas cette attitude très élégante dans les circonstances actuelles…

Aujourd’hui, je donne la parole à :

Stéphane Pommaz, notre Président : mais cette fois simplement pour rappeler à tous les membres que la collecte des habits se poursuit et il propose notamment aux « vulnérables » une tournée « pas‐de‐porte », réalisée par les « actifs » pour récolter les sacs et passer quelques minutes avec eux, en respectant les règles d’hygiène et en partageant, si l’endroit le permet, un petit verre de Chasselas… Un bus d’entreprise sera mis à disposition pour effectuer ces tournées… Pour celles et ceux qui ont des sacs à transporter merci de me contacter (portable 078/608.85.11 et/ou mail jcc@bluewin.ch).

Mathias Schmid : qui gère un centre d’impression ‐ atelier multicop (traçage de plans – copies et scans grand format – affiches etc.) à Vevey qui a fait preuve d’une belle créativité en matière de communication… si vous prenez contact avec lui par mail voici sa réponse :

« Fermeture de notre atelier au public mais continuité de notre activité » A notre chère clientèle, pour faire suite aux dernières mesures prises par le Conseil fédéral, notre atelier est fermé au public, à compter de ce jour et jusqu’à nouvel ordre. Cependant, comme l’arrêté cantonal nous l’autorise, « le commerce en ligne et la livraison à domicile sont autorisés », nous continuons notre activité. Notre service de livraisons s’occupera de déposer vos commandes au pied de votre porte, ou selon vos indications, pour autant qu’elles respectent les normes d’hygiène et de distance sociale Si vous désirez nous confier des travaux à exécuter, merci de nous appeler au 021 921 14 33, nous conviendrons ensemble de la meilleure réception, pour le confort et la sécurité de tous. En cette situation de crise sanitaire profonde, nous vous adressons notre soutien et vous souhaitons, ainsi qu’à vos proches, de garder une bonne santé. Bien cordialement. Mathias Schmid

Voilà une façon originale de garder le contact avec sa clientèle. Néanmoins, je l’ai appelé pour avoir son feeling sur la situation de son atelier durant ces périodes délicates. Il m’a confirmé que dans son secteur de la déco‐publicitaire, il a peu de clients dans l’événementiel et qu’il collabore plutôt avec les institutions. Bien qu’il ait été touché par la fermeture provisoire de certains chantiers importants, il ne se plaint pas trop de sa situation en regard à d’autres secteurs de l’économie. Il profite de faire quelques rattrapages avec des services personnalisés (en relation avec cette communication bien appréciée par sa clientèle), de se mettre tout simplement à jour et de penser à se réorganiser pour le futur.

Angelo Giuliano – Administrateur de Chevalley Transports à Chernex : Il a constaté un net ralentissement des activités dans les services déchetterie, bennes à verres etc, et notamment par l’arrêt de gros chantiers communaux. Dès les 1ers jours, il a pu gérer son effectif équivalent à 14 employés/plein temps, par un chômage technique (via les RHT) pour compenser la réduction de l’activité, au début entre 20 et 30% de travail effectif. Ce dernier se situe aujourd’hui à 40%. Il souligne que les mesures de soutien à l’économie ont parfaitement fonctionné, en plus du chômage partiel, il a bénéficié dans les 48 heures d’un crédit relais auprès de sa banque à zéro % pendant une année. Il a également obtenu des arrangements avec certains créanciers, la SATOM et le Service des Automobiles à Lausanne, en relation avec le dépôt provisoire des plaques pour certains des 11 camions qui représentent le parc de l’entreprise. Il pense que l’exercice 2020 sera fortement pénalisé par cette situation et souhaite que les mesures du CF puissent se mettre en application régulièrement, tout en gardant l’équilibre entre l’urgence sanitaire et le défi économique.

En conclusion, je rappelle aux vulnérables la décision du CF : ils sont autorisés à reprendre le travail si c’était nécessaire… pour autant qu’il ne prenne pas la place d’un chômeur !… Bonne semaine à vous avec toute mon amitié. Jean‐Claude

Les vulnérables parlent aux vulnérables… et aux actifs : 27.04.20

Avant d’entrer dans la phase no.1 de transition du déconfinement, est‐il déjà venu le temps de parler du futur avec le Covid‐19 ?… Peut‐être un peu tôt et il est un peu difficile de se projeter à l’été 2020 surtout avec la gestion de toutes les incertitudes qui nous attendent. C’est une période truffée « d’inédits » qui nous attend. Le plus surprenant de cette catastrophe sanitaire, ce sont les conséquences d’un confinement strict qui a eu pour effet de stopper net notre économie… du jamais vu à ce jour. Comme le disent les grands pontifes de l’économie, notre espoir est d’être en présence d’une crise conjoncturelle qui augure la possibilité d’un retournement progressif (même sur une certaine durée) plutôt que d’être en présence d’une crise structurelle qui aurait alors, des conséquences beaucoup dramatiques.

En tous les cas, une chose vient déjà souvent sur le devant de la scène, ce sont les méfaits de la mondialisation et de la délocalisation à outrance. La Suisse, comme d’autre Pays voisins environnants, devra réduire sa dépendance vis‐à‐vis de l’étranger, ne serait‐ce que pour le matériel médical, l’énergie et certains secteurs industriels.

Je ne peux pas m’empêcher de revenir sur le « Trump’s Circle » qui nous en fait voir de toutes les couleurs. Une phrase d’un de ses très anciens collègues, Abraham Lincoln, pourrait bien lui convenir : « On peut mentir tout le temps, à une partie du peuple ; on peut mentir à tout le peuple, une partie du temps, mais on ne peut pas mentir tout le temps à tout le peuple. Aucun homme n’a assez de mémoire pour réussir dans le mensonge !..»

Aujourd’hui, je donne la parole à :

Laurent Bise, directeur d’André Rothen SA à Chailly‐sur-Montreux : Il dirige cette entreprise d’électricité (fondée par André Rothen en 1962) depuis 20 ans, il occupe 8 collaborateurs à plein temps. Il est également propriétaire de l’immeuble en nom propre, depuis 2008, (60% artisanal/40% logement). Dès l’annonce des restrictions du CF, nous avons dû mettre au chômage 5 collaborateurs en RHT complet et garder une antenne de 3 collaborateurs pour le dépannage des installations et autres interventions. Ce service a été plus sollicité qu’à l’accoutumée car les normes de confinement ont débouché sur une plus grande consommation d’énergie et d’usure des appareils managers ; les interventions se sont ainsi développées à grande vitesse. Cette équipe de dépannage bénéficie partiellement du régime RHT car les normes sanitaires ont un impact sur la productivité. Il faut assumer les interventions en tenues de protection et même quasiment en habits d’astronautes pour des travaux dans le cadre d’un établissement médical (Home, Hôpital, etc.) avec gants, masques, protèges chaussures. Dès le lundi 20.04 nous avons retrouvé un peu de sérénité et repris notre activité normale à 100% tout en gardant un standard d’une heure par jour RHT pour palier à la remise en activité de l’entreprise et la mise en route de chaque chantier après la tenue de protection qui nécessite passablement de temps avant d’être opérationnel. Je pense que ces 5 semaines d’activité réduite auront un impact de l’ordre de 10 à 15 % sur notre CA annuel, par contre nous espérons pouvoir lisser notre rentabilité sur l’ensemble de l’année en cours, sans avoir recours aux mesures fédérales pour la mise en place d’un crédit relais avec le cautionnement de la Confédération.

Jürg Zbinden, architecte à Vevey : Alors que je voulais simplement prendre des nouvelles de notre ami vulnérable Jürg, je constate qu’il est encore en activité et qu’il a gardé, comme on dit le « pied dans la porte » Il collabore avec le bureau Jordan Architectes SA à la Rue Gutenberg 18 à Vevey et cela depuis 12 ans déjà. Il s’agit, en fait, d’un groupement d’architectes où chacun garde son indépendance tout en bénéficiant de la centralisation de certaines activités (administration/réception etc.). Ils sont 9 collaborateurs et ne semblent pas trop souffrir de la situation actuelle avec un portefeuille de dossiers en cours intéressant. Si un élément majeur devait ressortir de cette crise, c’est que le télétravail va prendre de plus en plus sa place dans leur activité future et que, d’une manière générale, les employeurs devront faire preuve, à l’avenir, de plus de flexibilité vis‐ à‐vis de leur personnel. Jürg est très heureux d’avoir trouvé ce mode de fonctionnement et pour lui, c’est une formule idéale qui lui permet de pouvoir continuer son activité à sa guise, après avoir connu son plus grand succès avec notamment le centre administratif et commercial des Deux‐Gares à Vevey (AVS/Migros etc.).

Robin Chappaz, avocat à Montreux : Avec deux de ses collègues, ils ont créé en 2015 le bureau d’Avocats ETC qui offre à leur clientèle des services juridiques dans de nombreux domaines du droit, notamment dans la gestion des litiges judiciaires et dans le domaine du conseil aux entreprises. En fonction des connaissances spécifiques des 3 associés dans leurs domaines de prédilection et un travail en équipe leur permettent de proposer une approche adaptée aux mandats qui leur sont confiés. Robin s’est spécialisé dans le domaine du droit commercial et des contrats, du droit de la famille (séparation, divorce, filiation), droit de succession et surtout à la LCR  loi fédérale sur la circulation routière (accidents, infractions diverses, etc.).

Depuis l’arrivée de cette pandémie, le Conseil Fédéral a fait usage de sa compétence pour décider de suspendre toutes les activités judiciaires non‐urgentes et d’instaurer les féries judiciaires en prolongeant les vacances des tribunaux jusqu’au 19 avril 2020, afin de permettre aux tribunaux de pouvoir s’adapter à cette période particulièrement difficile. Du jour au lendemain, j’ai eu plus de 30 auditions qui ont été reportées et seules les affaires urgentes ont pu être traitées moyennant des procédures particulières. Historiquement, cette période avant Pâques est toujours assez chargée, ce qui n’a pas arrangé les choses…

De plus, la fermeture des crèches et l’impossibilité de faire garder notre petit Stellan par les grands‐parents, (mon épouse étant également avocate dans une étude à Lausanne), nous a posé quelques problèmes d’organisation. C’est une période un peu stressante et nous avons dû nous adapter au rythme de notre bébé. J’ai gardé contact avec ma clientèle par télétravail essentiellement (téléphone, vidéo conférences, en tenant compte des règles de confidentialité). C’est évident que sur le plan commercial, cette crise aura un impact important sur nos revenus et sur le recouvrement de nos notes d’honoraires car les factures d’avocats ne sont pas toujours traitées en priorité… Comme je suis plutôt écureuil et fourmi que cigale, je vais pouvoir assumer mes charges fixes sans avoir accès au prêt cautionné. J’ai bon espoir que la reprise économique puisse se réaliser progressivement mais par contre, je suis plus inquiet pour la gestion sanitaire de cette crise qui sera bien plus difficile, il ne faut pas se leurrer, nous ne sommes pas encore au bout du tunnel…

Voilà pour cette 6ème édition hebdomadaire et je vais conclure aujourd’hui en laissant la parole à ce génie incomparable qu’était Raymond Devos. Il a eu cette phrase qui pourrait nous être d’une grande utilité durant ces semaines de confinement « Je m’évade bien lorsque je suis enfermé !… ».

Les vulnérables parlent aux vulnérables… et aux actifs – 04.05.20

Pour cette 7ème semaine de confinement (Edition no 7…) j’aurai souhaité traiter avec notre ami le Dr. François de Techtermann différents thèmes liés surtout aux aspects sanitaires. A savoir : comment comprendre le taux d’immunité de la population très bas de la Suisse ? Qu’est‐ce que l’immunité collective ? Les tests sérologiques pour toute une population ? Comment expliquer, par exemple, la décision du gouvernement suédois de ne pas introduire le confinement et de parier sur l’immunité collective, selon laquelle près de 60% de la population contracte le virus et développe des anticorps, ce qui protégerait mécaniquement les 40% restants ? Doit‐on développer le sujet de la Chloroquine, cet antipaludique préventif et curatif, utilisé contre les maladies auto‐ immunes dans lesquelles le système immunitaire de l’organisme secrète des anticorps contre ses propres antigènes qu’il considère comme étrangers ? Et le dernier jugé prometteur le « cytokinique » pour les patients souffrant d’une pneumonie sévère ?  Que pensez encore du syndrome inflammatoire de Kawasaki chez les enfants ? Autant de questions et autant d’approches différentes, de vérités, de contraires qui nous ont décidé à renoncer, pour l’instant, à aborder ces thèmes dans l’attente de l’arrivée d’un vaccin sauveur.

Pour bien comprendre cette problématique, citons Gandhi : « L’erreur ne devient pas vérité parce qu’elle se propage et se multiplie… la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit ! ». Cette célèbre allocution pour justifier tout et son contraire nous convient parfaitement pour l’instant…

Aujourd’hui, je donne la parole à :

Jean‐Luc Puenzieux entreprise de charpente‐menuiserie‐peinture à Veytaux‐Montreux (siège social), l’usine de production se trouve en ZI de Roche. Il co‐dirige avec son frère cette entreprise familiale fondée en 1925 et reprise par leur père Roger en 1972. C’est en 1998 que les deux fils, Olivier et Jean‐Luc poursuivent l’activité et l’an passé ils fondent une nouvelle structure « Puenzieux Associés SA » pour se mettre en phase avec le marché et penser également à l’avenir du groupe, au travers de l’intéressement au personnel. Ils emploient une trentaine de collaborateurs et au début de la crise, l’intégralité a été mis au chômage via les RHT et ce, durant une semaine. A partir de la 2ème semaine l’activité s’est remise en route progressivement pour arriver maintenant à environ 70%. Nous avons équipé l’ensemble du personnel en fonction des normes sanitaires en leur mettant à disposition du gel hydro‐alcoolique, des masques et gants si nécessaire.

Nous avons utilisé le « crédit‐relais Coronavirus » le lendemain de l’annonce du Conseil Fédéral (26.03.2020). A 10.00 le formulaire de demande officiel de la Confédération a été déposé auprès de notre Banque et à 17.00 l’argent était disponible sur un compte avec rubrique Swiss‐Gov et qui doit servir exclusivement à financer les dépenses courantes de notre société, à l’exclusion de paiement de dividendes, de remboursements d’apports de capital ou de nouveaux investissements immobilisés. Ce compte n’est prévu que pour les transferts de compte à compte, pas pour les entrées ni les sorties de paiements. Pour ces différentes opérations, c’est le c/c ordinaire qui doit être utilisé comme à l’accoutumée. Nous avons fait cette démarche par sécurité et nous espérons pouvoir traverser cette douloureuse période sans mettre trop à mal nos réserves de liquidités.

Pour l’avenir et malgré mon caractère résolument optimiste, j’ai tout‐de‐même quelques craintes en voyant l’administration cantonale bloquer toutes les mises à l’enquête à l’origine de la crise et lorsque la machine va se remettre progressivement en route, le secteur de la construction va subir des conséquences de ce blocage avec un effet retard qui est difficilement estimable aujourd’hui.

François Cardinaux, anciennement agent général de la Vaudoise Assurances à Vevey : Il est dorénavant « past » agent général et ambassadeur de sa Cie d’assurances. C’est une mission qui a été développée ces derniers temps au sein du Groupe Vaudoise pour permettre au nouvel agent général (dans le cas de Vevey, M. Sébastien Rod au 1er mai 2020) de prendre ses fonctions dans les meilleures conditions possibles et que le passage de témoin se fasse sereinement.

Pour revenir à l’activité de l’assureur proprement dit, il est évident que cette période est particulièrement difficile (il a l’impression d’être comme un lion en cage) et son rôle face à cette crise est avant tout d’assurer et surtout de « rassurer » ses clients que la Cie est toujours à leur côté. De plus, il doit entretenir la relation par des contacts réguliers et transmettre si nécessaire des informations spécifiques aux intéressés.   Notre ami qui est également Président de la Chambre Vaudoise des Agents généraux, nous signale qu’il a participé récemment aux discussions avec le Service Cantonal des Automobiles pour l’acceptation des dépôts de plaques massifs sur l’honneur, pour les véhicules lourds. Il s’agissait d’un excellent compromis qui a facilité grandement la tâche aussi bien au niveau du canton que des entrepreneurs (sans transfert effectif de plaques).

Sur le plan des résultats, il est très difficile de s’exprimer car, en fait, l’Assurance est toujours en décalage avec l’événementiel et les répercussions de cette crise se feront surtout sentir dans le courant de l’exercice 2021.

Olivier Ruchet – boucherie Daniel Ruchet & Fils à Vevey : Cette boucherie a été créée déjà en 1860 et son père Daniel l’a rachetée en 1967 à M. Lehmann. Olivier en assume la direction depuis 1988. Il occupe 4 personnes à plein temps (plus des appoints pendant certaines périodes). Il n’a pas utilisé les aides cantonales en matière de chômage et a pu garder l’intégralité du personnel depuis le début de la pandémie. Il est évident que cette période délicate a eu un impact considérable sur son CA, il devrait se situer à moins 40% pour cet exercice. Pour palier partiellement à cette réduction du chiffre (fermeture restaurants – hôtels ‐ écoles ‐ garderies) il a mis en place un service de livraison à domicile et optimisé le service à la clientèle au magasin en insistant sur la créativité de l’offre tout en respectant les mesures sanitaires imposées.

Il attend avec impatience la réouverture des restaurants/hôtels prévue le lundi 11 mai prochain, même si les conditions d’exploitation seront bien difficiles à mettre en place. Suggestion de la rédaction : Allez faire un saut sur le site internet de la Boucherie qui a une façon bien originale de présenter ses produits, ses recettes, ses conseils… c’est super chouette et innovant !

Les vulnérables parlent aux vulnérables… et aux actifs – 11.05.20

Nous voilà enfin arrivés à cette fameuse date de la mise en place de ce déconfinement progressif où notre vie va reprendre… autrement ! La grande difficulté des autorités gouvernementales était de chercher comment marier la sécurité sanitaire avec la pression importante sur l’impératif du retour de l’économie. Nous pouvons avouer que certains Etats se sont cassés les dents avec des conséquences qui vont certainement refaire surface sur les classes politiques.

J’ai lu dernièrement la position d’un journaliste avisé à qui on demandait de qualifier la crise en un seul mot, il a répondu « court‐circuit » en spécifiant que la grande difficulté sera de savoir combien de temps faudra‐t‐il pour la remise en marche du système ? J’ai bien aimé cette analyse… Par contre, j’ai été frappé par les images de ces sans abris, ces sans papier, ces personnes avec des emplois précaires, ces chômeurs qui doivent faire la queue pendant des heures pour recevoir à Genève (dans les environs de la patinoire des Vernets) leur « sac de solidarité » comportant des produits de 1ère nécessité et qui vivent, dans notre Pays, une véritable misère sociale. C’est difficile d’imaginer de telles images chez nous et je pense que c’est une des conséquences de l’impact sévère de cette pandémie dans notre propre société et que c’est notre tour de soutenir ces Associations de Solidarité qui ont distribué près de 1’400 sacs, le samedi 2 mai dernier. Plusieurs villes de suisse romande vont prendre le relais de cette solidarité.

Ce bulletin hebdomadaire qui vous accompagne depuis près de deux mois, va rendre bientôt son tablier. Durant cette crise, il a été le lien générationnel de notre Club et il nous aura permis de garder un contact virtuel entre nous et surtout, de prendre conscience de ce que vivaient nos actifs qui ont parfaitement joué le jeu en nous racontant leurs expériences et autres difficultés rencontrées pour gérer au mieux cette situation sans mettre en danger l’avenir de leur entreprise/bureau/commerce/société de service. Nous les en remercions vivement et nous allons tous en tirer les leçons pour changer nos habitudes, nos comportements, notre mode de vie. Il est évident que nous continuerons à vous documenter jusqu’à la fin de ce confinement et la venue de ce jour tant souhaité où nous pourrons nous retrouver, même en respectant la distanciation sociale, pour partager un réel moment d’amitié, d’échange et de partage. Dans l’intervalle, Bonne Fête à toutes les Mamans !!!

Aujourd’hui, je donne la parole à :

Jean‐Philippe Stettler, Directeur technique chez Richard & Fils SA à St‐Légier : Dans notre entreprise d’échafaudages et travaux spéciaux (toitures provisoires, scènes de spectacles et toutes structures particulières pour l’événementiel), il a été particulièrement difficile de traverser cette crise. D’une part par les conditions imposées par le Conseil Fédéral (stop and go) et d’autre part par la particularité de notre secteur avec des travaux projetés à court et moyen terme, d’où l’impact considérable pendant cette période transitoire. En fait, à partir du LU 16.03., nous avons mis l’ensemble de nos 20 collaborateurs sur le terrain en chômage technique, via les RHT. Dès le 23.03., le CF nous a donné l’autorisation de reprendre, dans la mesure du possible, nos activités. Cette lente reprise progressive a fait que nous avons dû faire une nouvelle répartition des équipes en fonction des chantiers (qui passe de 3 à 2 collaborateurs pour respecter, entre autres, les normes sanitaires). Nous estimons être aujourd’hui à environ 60’% de taux d’activité. Il est encore trop tôt de pouvoir se prononcer sur la rentabilité de l’exercice en cours car nous attendons l’éventuelle reprise sur l’ensemble des secteurs pour juger. En plus, nous sommes également dans l’attente de la décision du Canton en matière de prise en charge effective des RHT, la situation actuelle est encore un peu floue, dommage car le début du millésime 2020 était très prometteur.

Pour ce qui est du futur, il est difficile à quantifier car passablement de travaux ont été arrêtés, ou reportés à l’an prochain, ou purement annulés. En outre, un important projet est en voie de réalisation sur les pistes de Leysin avec la construction d’un tremplin de 70 mètres, destiné plus particulièrement au snowboard. Nous restons très prudents dans nos estimations et souhaitons pouvoir traverser cette crise en gardant, dans la mesure du possible, nos forces de travail.

Jörg Meyer, ingénieur civil c/o BGI SA à Aigle : Pour bien comprendre l’activité de notre ami Jörg, il faut comprendre qu’il est partenaire (50/50) avec un collègue aiglon aussi bien dans le bureau d’ingénieurs (12 collaborateurs/trices) que dans l’entreprise C Desing S.à r.l.(une quinzaine de collaborateurs y compris la production)  spécialisée dans la conception, le dimensionnement, la réalisation et la pose d’éléments en  BFUP (béton fibré à ultra haute résistance 5 à 6 x plus que la norme). Une société constituée il y a 10 ans et qui devient effectivement opérationnelle depuis la construction d’une halle de production dans la ZI d’Aigle. C’est évident que nous avons subi de plein fouet cette crise avec pour le bureau d’ingénieurs l’introduction partielle du télétravail mais sans faire au chômage technique. Comme cela a déjà été évoqué par des collègues entrepreneurs, le blocage des mises à l’enquête par le Canton ainsi que les Communes ne nous a pas particulièrement aidé…

Pour l’activité de production BFUP, nous avons pu réaliser la mise en activité de ces nouveaux éléments préfabriqués puisque c’est juste avant les Fêtes de Pâques que nous avons emménagé dans cette nouvelle halle. Dans ce secteur d’activité, la moitié de l’effectif a été mis en RHT. A ce sujet, il faut souligner que la Commune d’Aigle nous a grandement facilité par la mise à disposition d’un terrain sans oublier le soutien inconditionnel de notre partenaire bancaire qui a joué un rôle déterminant dans la réalisation de ce projet. Il a fallu se réorganiser, s’adapter et faire preuve d’innovation et de créativité. Nous collaborons étroitement avec les architectes et les entreprises générales et nous avons passablement de projets en cours de réalisation (je vous invite à jeter un œil sur leur site cbeton.ch pour voir tous les domaines où ce procédé peut être utilisé et une visite est déjà envisagée sur place avec notre club dans le courant de l’automne. A titre d’exemple, le passage de l’Astor à Vevey ‐ arch. Joël ‐ et le MUSEM à Marseille que nous avons visité avec nos amis Aixois en 2015, ont été utilisé ce même procédé innovant et très spectaculaire).

Olivier Lauffer est co‐administrateur de Lauffer‐Borlat SA à Chailly : Cette société familiale a été fondée en 1959 par J.‐P. Lauffer qui a rapidement été rejoint par Philippe Borlat (qui fait partie de nos vulnérables) ; aujourd’hui elle est dirigée par Olivier Lauffer et Alain Borlat qui poursuivent ainsi le projet de leurs pères. Sanitaire‐chauffage‐ventilation ainsi que notre service d’entretien, sont le cœur de nos activités dans notre centre de Chailly‐sur‐Montreux. Nous avons également une succursale à l’Avenue de Chailly 44 à Lausanne. Cette enseigne lausannoise (avec atelier + bureau) est pour nous très importante sur la plan stratégique, cela nous permet d’être proche du marché potentiel de la capitale.

Sur l’ensemble du groupe, nous occupons une centaine de personnes. Au début de la crise et plus particulièrement à partir du LU 23.03., nous avons mis une grande partie de nos employés au chômage (90%). Nous avons fait l’inventaire sanitaire de tout notre personnel, quelques‐uns étaient à risque soit à titre personnel ou via le cadre familial. A la suite de ces contrôles, nous avons pu constater qu’aucun collaborateur n’a été contaminé à ce jour.

Dans l’intervalle, nous avons continué notre activité surtout avec notre service d’entretien. Mais là aussi nous avons été surpris de voir à quel point notre clientèle privée était traumatisée par les événements et souhaitait nos interventions. Même constat auprès des gérances qui étaient aux abonnées absentes pendant près de 3 semaines. Aujourd’hui, nous pouvons dire que la confiance est revenue, nous sommes à environ 50% de taux d’occupation. Comme la machine se met progressivement en route « aussi lentement que nécessaire » comme le dit M. Berset, nous estimons pouvoir atteindre le 80 à 90% de taux d’occupation d’ici fin juin. Nous avons une relative confiance pour le futur car nous voyons rentrer, ces jours, quelques adjudications qui nous prouvent que nous apercevons la lumière au bout du tunnel… De plus, comme cela a déjà été dit par d’autres collègues, de nombreux dossiers ont été bloqués par le canton et les communes au niveau des permis ; le moment venu, nous pourrons y voir plus clair… Cet exercice restera néanmoins fortement impacté par la crise et il est difficile de se prononcer, aujourd’hui, au niveau du CA et de la marge bénéficiaire (‐15 à 20% estimé).

Les Vulnérables parlent aux vulnérables… et aux actifs – 18.05.20

Voilà, nos épouses ont pu reprendre le contact avec leurs coiffeuses, leurs esthéticiennes, les écoles se sont remplies progressivement, nos actifs ont pu reprendre encore plus librement le chemin de la reprise économique et nous les vulnérables, nous avons pu reprendre le chemin de nos fitness, centres de musculation, salles de tennis, et autres terrains de golf. Ouf !… Quelle aventure, ce n’était pas facile. C’est Jacques Brel qui disait « Il y a deux sortes de temps, le temps qui attend et le temps qui espère ». Nous sommes dans cette 2ème version et nous n’avons pas encore reçu toutes les réponses à nos attentes. Le sport va‐t‐il reprendre ses droits ? S’il est un sport qui mérite la notion de populaire c’est bien le football et force est de constater que l’unité de vue est bien différente entre joueurs, dirigeants et fédérations. Pour l’instant, le sujet principal se situe au niveau de l’aspect médical et l’on se rend compte que les intérêts financiers en jeu prennent tranquillement le pas sur la santé même des joueurs ; affaire à suivre…

Pour se changer les idées, nous avons pris l’habitude avec Marie‐Claude de regarder l’émission Quotidien de Yann Barthès sur TMC. Un soir de la semaine dernière, il recevait la pétillante Florence Foresti qui a donné sa propre vision de cette période un peu chahutée… « Le déconfinement c’est comme le confinement mais avec le droit de consommer des trucs dont on n’a pas besoin », tout en buvant la fameuse eau conseillée par Trump, dans son emballage d’origine… C’était l’art de l’autodérision, une espèce en voie de disparition. C’est aussi une façon élégante de remettre en cause la vie d’après et nos comportements…

Aujourd’hui, je donne la parole à :

Nicolas Bittar, médecin‐dentiste à Montreux : En 2011, il débarque à Montreux à la recherche d’un cabinet dentaire et prend contact avec Patrick Laedermann qui l’accueille spontanément. En 2013, il a l’opportunité de reprendre le cabinet de notre cher ami Patrick qui vient justement de nous quitter en ce début du mois de mai. Aujourd’hui, Il gère ce cabinet dentaire composé de 2 médecins‐dentistes, 2 hygiénistes et deux assistantes. En prenant contact avec Nicolas, c’est une façon symbolique de rendre hommage à Patrick, pour tout ce qui a apporté à notre Club.

C’est vrai qu’il est difficile de parler de mon job sans penser à lui et à tout l’héritage humain qu’il m’a transmis. J’ai poursuivi son chemin en complétant notre équipe pour pouvoir intervenir dans tous les domaines des soins dentaires y compris toute la gamme de la chirurgie dentaire et implantaire (vis de titane). En ce qui concerne la crise sanitaire proprement dite, nous avons été fortement impactés au début et nous avons dû fermer notre cabinet à partir du lundi 16.03., selon les directives reçues de l’OFSP. La reprise effective a eu lieu 5 semaines plus tard, le lundi 27.04. Durant cette période transitoire, tout le cabinet est passé au chômage partiel et nous n’avons pu traiter, en fait, que les urgences.

Les consignes sanitaires sont particulièrement strictes pour notre branche mais cela ne nous a pas posé de problème dans la mesure où elles correspondaient déjà à nos pratiques quotidiennes. Il s’agit d’un concept d’hygiène très strict édicté par la Sté suisse des médecins‐dentistes au niveau des médecins, des assistantes, du nettoyage des locaux, des instruments (désinfection‐nettoyage‐stérilisation) port de masques, gants, lunettes, éventuellement visière en plastic etc. De plus, nous avons réorganisé notre accueil avec 3 salles d’attente (un patient par salle) avec l’indispensable gel hydro‐alcoolique. Sur le plan comptable proprement dit, je table sur une baisse de CA de 10% idem pour la marge bénéficiaire. Mais le plus important c’est que j’ai déjà pu prendre mes 5 semaines de « vacances Covid‐19 » sur la Riviera avec un temps magnifique favorisant les balades en montagne. Pas de quoi se plaindre non ?…

Jacques Chevalley est directeur de l’entreprise AITV SA à Lausanne et CGE SA à Montreux ; AITV et CGE font partie intégrante du groupe Künzli qui compte plus de 70 collaborateurs répartis sur le bassin lémanique entre Rolle et Vouvry avec une base importante à Villeneuve.

AITV SA est spécialisée dans les travaux d’inspection des canalisations, tests d’étanchéité, détection, chemisage des canalisations, travaux robotiques et génie civil en relation avec les travaux de réhabilitation des ouvrages (canalisations, fosses, ouvrages spéciaux). Son domaine d’activité s’étend de la Côte au Chablais, avec une activité ponctuelle importante selon les saisons en Haut‐Valais (régions de Viège et Zermatt). CGE SA est une société leader dans la gestion des déchets environnementaux en conformité avec les lois en vigueur. La crise du Coronavirus nous a impacté durant 3 semaines environ avec une réduction de 30 à 40% des interventions et chantiers programmés. Les sociétés du groupe Künzli assurent des services d’intervention 24/24 et 7/7, donc une partie des employés étaient engagés de toute manière, quelle que soit la situation sanitaire. Nous avons repris un rythme de travail à 100% dès le 4 mai, date à laquelle on a senti une relance dans la possibilité de réaliser les chantiers avec l’accord des régies et administrations diverses. Ce n’était pas le travail qui manquait, mais la possibilité de le réaliser et surtout le feu vert et suivi du personnel des communes pour lesquelles nous œuvrons.

Les différentes sociétés du Groupe Künzli travaillent en binôme et ont chacune une fonction bien définie. Hormis le problème de distanciation durant les trajets, les hommes ne sont quasi pas en contact entre eux et sont rompus aux travaux en milieu contaminé (chambres de visite, eaux usées, fosses de relevage, etc.) Nous n’avons eu aucun cas de contamination à ce jour et toutes les suspicions se sont révélées négatives. Chaque véhicule est équipé de produits spécifiques de protection et le port de masques ou de gants est une habitude lors des travaux délicats.

Plus que l’évolution de nos propres états financiers, c’est la situation de nos clients qui est une préoccupation importante pour nos sociétés puisqu’une partie non‐négligeable du chiffre d’affaire se réalise auprès des restaurants et clients privés

Ludovic Chabod, notaire à Vevey : Il a rejoint en 2001, l’étude de notre ami « vulnérable » Bernard Rossetti qui était également accompagné par Me Jean‐David Dénéréaz. Cette étude aura bientôt 150 ans d’existence puisqu’elle a été constituée par Me Henri Dénéréaz en 1873. C’est une des plus ancienne du district, voire du Canton…En 2006 il obtient sa patente et en 2006, il s’associe avec Bernard ; ils ont été rejoints par Me Sylvie Mützenberg juriste et notaire.  L’étude compte aujourd’hui 3 notaires et 6 collaboratrices, elle est active pour tout acte de forme authentique dans les domaines du droit de la famille, des droits réels immobiliers, des successions, des sociétés. En fait tout ce qui touche au Droit foncier, commercial, matrimonial et successoral, sans oublier les aspects juridiques.

Nous avons pu garder pratiquement toute notre activité sauf pour une de nos collaboratrices qui devait rester à domicile pour la garde de son enfant (il lui était difficile de concilier cette activité avec du télétravail). Pour ce cas, nous avons fait appel à l’APG. Au début avec le nombre important de vente à terme en cours (échéance du 30.04.), ainsi que tous les dossiers en cours dans les différents domaines, nous avons pu garder un rythme de travail régulier. Nous espérons pouvoir tenir ce rythme de manière durable sans faire appel au RHT.

Ne parlons pas encore de l’après Covid‐19, mais déjà de l’après confinement car l’attitude de l’être humain a passablement changé durant ces difficiles périodes. Il se tourne plus volontiers vers les domaines existentiels de la sécurité l’emploi, comment nourrir et faire vivre décemment sa famille. Et je pense que nous allons vers des situations difficiles car il ne faut pas croire que tout redeviendra comme avant… Il y a des domaines de notre société qui seront plus touchés que d’autres avec des conséquences sociales graves. Pour notre étude, qui exerce la majeure partie de son activité dans les domaines du droit foncier et commercial (env. 2/3 de l’activité), nous allons devoir vivre au rythme de la reprise économique avec une baisse des transactions.   Bien que nous déplorions un certain manque de solidarité de la part de certains acteurs, nous espérons néanmoins retrouver une certaine normalité. Tout en gardant en mémoire, la quintessence positive des expériences vécues, avec un peu plus d’humanité et d’unité  c’est notre espoir et notre chance ! NB : pour les vulnérables : vous pouvez déjà agender le MA 02.06. selon le message de notre Président !…

Les vulnérables parlent aux vulnérables…. et aux actifs – 25.05.20

Nous voici donc, depuis quelques jours, dans un scénario de déconfinement et l’on se rend compte que certaines activités reprennent lentement leur place au sein de notre société. Un fait me trouble quelque peu dans cette période que nous ne pouvons pas encore appeler de l’après Covid‐19… C’est un peu difficile à vivre vous en conviendrez ; se retrouver en ville et être perçu comme un « pestiféré » car nous sommes tous des porteurs potentiels du virus pour les gens que nous rencontrons, croisons ou côtoyons… Cette suspicion est gênante et va en l’encontre d’une société basée avant tout sur la fraternité avec les gestes adéquats qui l’accompagnent. L’angoisse et l’inquiétude sont au rendez‐vous et serons présentes encore durant bien des mois…car il ne faut pas se leurrer, nous aurons à vivre avec ce virus Covid‐19, en espérant qu’il ne nous présente pas sa famille Covid‐20… Covid‐21 etc…  Ce retour à « l’anormal » nous confirme que notre vie ne sera, bel et bien, plus jamais comme avant. Et n’oublions surtout pas que le sort de chacun de nous, c’est la sécurité de tous !…

Je termine mon édito en rappelant aux vulnérables le message de notre Président Stéphane pour la reprise des lunchs le mardi 2 juin prochain à l’Eurotel, avec inscription préalable auprès de notre « Compagnon » ; nous espérons faire exploser les statistiques en occupant, par beau temps, l’entier de sa terrasse…

Aujourd’hui, je donne la parole à :

Balogh Zoltan, Ingénieur ET en télécommunication travaille comme « Area Manager » auprès de notre grande entreprise de services publics Swisscom dont la Confédération a gardé une participation majoritaire (51%) au capital. Zoltan est responsable de la clientèle PME pour le rayon Fribourg.

C’est évident que, par notre activité historique, nous avions déjà intégré le télétravail dans le « day to day business » à raison de 1 à 2 jours/semaine depuis n’importe quel endroit de contact en ayant la possibilité de se connecter via le réseau mobile ou fixe.  Dès le début de la crise, cela ne nous a pas posé de réels problèmes. Mais l’ensemble des collaborateurs, a été mis à forte contribution avec une activité plutôt à 120% par rapport à la surveillance des tests de charges grandeur nature, que le réseau a dû supporter en fonction de l’augmentation du mode de fonctionnement de notre société. En effet, le télétravail, les vidéo conférences en modes Skype, Zoom, Teams (Microsoft), Vebex (Sisco) ont eu un impact considérable sur l’ensemble du réseau, Il a fallu être très vigilants pour éviter son éventuelle saturation et surtout pour les conséquences des connexions sécurisées à distance (tunnel VPM).

La priorité de mon job est de garder et développer le volume d’affaires dans la région, de maintenir le contact auprès des partenaires en téléphonie IP (Internet protocole) dont la migration a été effective à fin 2019. Swisscom a également mis en vigueur un nouveau système de « care‐call » pour venir en aide aux PME pour la mise en place de nouvelles technologies. Depuis peu, je retrouve enfin le temps nécessaire pour remettre sur pied des visites à nos partenaires et à nos clients. De plus, je participe également à la formation interne, c’est une partie non négligeable de mon activité.

Brönnimann Joël, architecte à Vevey : il co‐dirige le bureau d’architectes Brönnimann & Gottreux à la Rue des Tilleuls à Vevey sur le site des anciens dépôts de tabac de Rinsoz & Ormond. C’est un des plus importants bureaux de la Riviera avec plus de 35 collaborateurs et collaboratrices. Avec une telle infrastructure, cela leur permet de réaliser d’importants chantiers dont notamment la fameuse passerelle et terrasse de la FEVi‐19 (dont l’entier de la plateforme a été construite avec du bois Suisse), diverses réalisations chez Nestlé à Lausanne (centre de recherches), à Vevey (Bergère) et La Tour‐de‐Peilz (E2V) et bien d’autres encore avec la collaboration des municipalités de toute la région et même au‐delà.

Dès l’apparition du virus, ils ont indiqué sur leur site internet (bien référencé… peut‐être trop ?…) une information à leur clientèle : … notre bureau se réorganise en télétravail et tous les collaborateurs restent joignables par mail/tél. – Faites comme nous, restez à la maison, il n’a jamais été aussi simple de sauver des vies… sympa non ?

Dès le début de la crise, nous avons dû nous réorganiser rapidement pour faire travailler une grande partie du team à domicile. En terme de RHT, seuls deux chef de chantiers fermés ont été mis chômage technique et ceci pendant une période de 3 semaines puis nous avons remis en activité ces différents chantiers tout en respectant scrupuleusement les normes sanitaires en vigueur. A ce jour, nous pouvons dire que l’activité à repris à 100 % et nous avons maintenu près de 2/3 des collaborateurs en télétravail à domicile, ce qui pourrait devenir une norme à pérenniser pour le futur.

C’est un des aspects positifs et la conséquence de cette difficile période qui nous a obligés de faire preuve de créativité et surtout de progresser dans notre opérativité par des contacts via téléphone/skype ou téléconférences. Comme une grande partie des collègues de la branche de la construction, nous avons souffert des blocages des chantiers, des mises à l’enquête et l’attente d’autorisations de construire. Pour le futur, je reste un peu dans l’expectative car je pense que nous construisons trop de logements, de surfaces commerciales et un sérieux coup de frein pourrait intervenir dans un avenir relativement proche. Nous cherchons à diversifier nos activités par exemple dans le domaine de la formation à titre interne déjà (avec les apprentis et stagiaires) et aussi externe par de nouveaux procédés notamment la modélisation BIM (plans en 3 D) de bâtiments sur une maquette numérique, en relation avec nos propres expériences faites à titre interne. De plus nous bénéficions de bonnes références dans le domaine de la conduite et de la gestion de gros chantiers qui nous donnent une certaine crédibilité dans le marché.

Pierre‐Yves Genoud, administrateur de VG Technologies SA en Zone industrielle de St‐Légier. C’est une société de services, spécialisée dans la réalisation et la gestion de réseaux informatiques, fondée en 1994, à l’origine sous la forme d’une S.à r.l, elle est devenue une SA en 2000 avec la reprise des activités d’un ancien constructeur informatique. Son épouse Dana collabore étroitement dans la partie administrative et gestion financière.

Nous sommes en fait les informaticiens de nos clients en leur mettant à disposition une infrastructure correspondant à leurs besoins, sous la forme de ce que l’on pourrait appeler, un contrat de confiance. Au début de la crise, nous avons fonctionné exclusivement pour la mise en place du « Télétravail » pour tous nos clients. Grâce à notre philosophie du concept initial de l’équipement, nous avons pu répondre aux attentes, à la satisfaction de notre clientèle.

Pour notre société, nous avons subi la crise avec un effet retard avec peu d’installations en cours après le rush initial. Cela nous a obligés de nous tourner vers une aide compensatoire par la mise en place partielle des RHT. Notre fonds de commerce est toujours présent mais nous allons vers une période un peu plus délicate due justement par ce manque de nouvelles installations. De plus, la normalisation du télétravail va nous faire réfléchir à l’utilisation de ce système sur le long terme (réduction des coût des locaux, des frais de déplacements, du temps de déplacements, etc.). Ceci est également valable pour notre PME car les effets positifs sont tels qu’il s’agit bien d’un nouveau mode de fonctionnement de notre société en général et nous, informaticiens, nous resterons au cœur de ce nouveau mode de vie professionnelle.

Les vulnérables parlent aux « ex‐vulnérables » et aux actifs – 01.06.2020

Voilà déjà quelques jours que nous avons repris nos libertés conditionnelles et nous devons apprendre davantage à vivre avec une certaine vulnérabilité. Même si nous rêvons d’un monde à vulnérabilité zéro, nous devons rester vigilants et réapprendre à la gérer avec un certain bon sens. Nous devons nous réhabituer à maintenir certaines distances. Il nous a fallu des siècles, des millénaires pour apprendre à nous serrer la main, à nous faire l’accolade, l’embrassade. Dorénavant, nous devons apprendre à recréer cette proximité tout en ayant tendance à se tenir à distance, avec l’immunité, la peur que l’autre soit un virus pour moi et non un ami, un frère. Sur cette base, nous pouvons imaginer une nouvelle société capable de nous accueillir pleinement les uns les autres et discerner la voie à suivre.

Mais durant les mois de cette expérience extraordinaire, ce qui est incroyable et magnifique à la fois, c’est que tous ensemble, dans le monde entier, nous avons vécu cette même expérience. Historiquement, cela ne s’est jamais produit. Oserais‐je dire qu’il faut profiter de ce temps car les gens sont devenus beaucoup plus attentifs au domaine de la santé, à la qualité de vie, l’environnement, le respect de la planète entière… Et nous ? avons‐ nous changé au cours de cette période ? Vous avez remarqué la nuance au niveau du titre, en fonction des infos du CF, le fameux article lié aux personnes à risque a été supprimé. C’est officiel, nous allons pouvoir fêter notre liberté mardi 02.06. dès 11.30 à l’Eurotel, inscrivez‐vous, il y a encore de la place sur la terrasse… en plus, n’oubliez pas de passer commande pour vos confitures (selon instructions reçues de Mathias) !…

Aujourd’hui, je donne la parole à :

Pierre‐Alain Egger à Blonay qui exploite avec son épouse Thérèse une société immobilière depuis 2004 via la société HABEG S.à r.l. Il s’agit d’une petite structure qui a réussi à faire sa place au soleil dans ce marché particulièrement encombré de notre Riviéra. En fait, on parle plutôt de « SI » car Ils ne font pas d’administration de PPE, ni de gérance immobilière.

Notre activité se répartit en trois secteurs, tout d’abord, l’assistance aux Maîtres d’ouvrages, c’est un peu le résultat de mon expérience professionnelle historique, à savoir financement de projets, surveillance des travaux et mise en valeur éventuelle à la fin des travaux (par exemple vente d’appartements dans le cadre d’une PPE et cela peut être également un chalet, une villa, un centre artisanal etc.).

Thérèse s’occupe du service des ventes de la Gérance Immobilière Gendre et Emonet SA à Montreux, sur la base d’une convention signée il y a 15 ans. Cette entité indépendante fonctionne avec 2 collaboratrices. Et le 3ème volet me concerne car je participe à plusieurs conseils de Fondation d’EMS et à ce titre, j’assume la responsabilité des travaux d’entretiens et les transformations de ces établissements. Et plus récemment avec la création de « CAT » centres d’accueil temporaires avec des locaux spécifiques, dédiés aux séjours journaliers. C’est une offre qui devient de plus en plus recherchée dans notre société actuelle.

Je dois avouer que cette crise liée au Covid‐19 a eu peu d’impact sur nos différentes activités, surtout par la diversification que nous avons mise en place dans différents secteurs. Nous sommes assez confiants pour l’avenir d’autant plus que notre fils Anthony (28 ans) va nous rejoindre cet été et cela nous permettra de transmettre tranquillement le témoin dans la continuité.

Pierre‐André Spahn, agent d’assurance auprès de Generali à Montreux : notre ami « PA » a une particularité dans le domaine de l’emploi puisqu’il fête cette année, ses 44 ans de service auprès de sa compagnie (Union Suisse puis Generali). Il est difficile d’évoquer ces deux noms sans avoir une pensée pour Jacques Duperret qui nous a quittés récemment et qui était l’âme de cette agence.

Cette période de crise sanitaire a été particulière pour moi puisque le 28 janvier, je me faisais opérer d’un tendon de l’épaule gauche suite à une mauvaise chute en septembre 2019 déjà…  (j’avais reçu des soins à l’hôpital de Monthey mais la douleur était toujours présente). Mon médecin traitant m’a conseillé d’opérer ce tendon au bord de la rupture… Par conséquent, je me suis retrouvé à l’assurance jusqu’au 30 avril et j’ai repris mon activité dans les conditions que vous imaginez. Au début, nous avions reçu des instructions strictes de notre Direction de ne pas contacter ni de recevoir de clientèle. Puis la situation a quelque peu évolué et quelques affaires ont pu être conclues par mail ou téléphone. Aujourd’hui, je peux dire que nous avons repris pratiquement à 100 % notre activité, même si pour ma part, j’ai encore des séances de physio qui sont programmées. J’ai pu reprendre le tennis dernièrement et j’ai vraiment l’impression de revivre…

Dans mes activité annexes, je suis conseiller communal de la ville de Montreux mais là le conseil s’est retrouvé en vacances de fin février jusqu’à cette 1ère séance post‐covid.19 le ME 13.05. à la Salle du Pierrier à Clarens. De plus, je suis président des marchés de Montreux qui se déroulent sur les quais, nous avons pu rouvrir les stands alimentaires dernièrement et la version intégrale du marché se fera le VE 05.06. Compte tenu de l’absence du Festival cette année, nous envisageons d’ouvrir des marchés artisanaux les weekends également sur les quais. Pour le futur, je suis assez positif car la mémoire des gens est assez limitée dans le temps..

Bernard Dénéréaz  1er procureur du Ministère public d’arrondissement de Lausanne : Le Ministère est dirigé par le Procureur général (M. Cottier) élu par le Grand Conseil et tous les autres procureurs sont nommés par le Conseil d’Etat, sur proposition du Procureur général. Notre ami Bernard est en charge du Ministère public de l’arrondissement du grand Lausanne, il s’agit de plus de 50 collaborateurs et collègues (responsables des différents arrondissements subdivisés).

Lorsque le Conseil Fédéral a mis en place les directives liées au Covid‐19, le Conseil d’Etat a mis en œuvre un plan de continuité pour les tâches courantes. Le dimanche 15 mars, une réunion de crise a eu lieu avec le Ministère public afin de fixer un tournus d’urgence pour assurer les permanences, le travail administratif, le courrier. Nous avons dû « geler » les envois de décision et ne traiter que les affaires urgentes. Il est intéressant de constater que le télétravail n’était pas souhaité jusqu’à ce jour et que nous avons dû nous y mettre, par la force des choses. Tous les procureurs ont pu travailler à domicile avec un équipement informatique sécurisé et d’ici le 31.12., le personnel dans son entier sera équipé de la même manière pour favoriser ce nouveau mode de fonctionnement (c’est un peu une révolution dans nos institutions). A ce propos, la décision du TF qui a donné raison à un employé qui avait demandé d’être indemnisé pour la mise à disposition d’une pièce de son logement pour effectuer son télétravail, nous laisse quelque peu perplexes…

En ce qui concerne notre activité, cette période nous aura donné pour le mieux la possibilité de mettre à jour nos différents dossiers en suspens. De plus, avec ce confinement, nous avons constaté que la statistique des vols a fortement diminué, de même que les cas délictueux liés à la circulation routière (dépassement de vitesse, ivresse au volant, etc…). C’est vrai que l’activité a baissé au niveau de la criminalité d’une manière générale et cela s’est ressenti également chez nos confrères Avocats. Notre Police a subi cette crise en se concentrant avant tout sur les contrôles des mesures sanitaires mises en place plutôt que la répression. Enfin, nous avons constaté, avec satisfaction, qu’il n’y a pas eu d’augmentation de la violence domestique et qu’en matière de criminalité, une baisse sensible de la délinquance. Logiquement, à partir du 8 juin prochain, nous devrions pouvoir reprendre notre activité.

Les vulnérables parlent aux « ex‐vulnérables »…    et aux actifs – 08.06.20

Se retrouver à l’image d’une équipe de foot avec quelques remplaçants… voilà la formation du KI VeveyMontreux de mardi dernier à l’Eurotel de Montreux, pour le début de la saison de ces lunchs facultatifs. C’était un peu dommage car, à tous les niveaux, nous avions sonné la charge : se retrouver après cette période exceptionnelle d’anxiété, de doute, d’inquiétude, de confinement… enfin libres ! J’ai pris du plaisir à revoir les potes, me trouver à table accompagné de Philippe et François (les rois du camping-car) et Pierre Garcin, transféré de Montpellier, qui a choisi notre pays, avec son épouse, pour vivre une retraite bien méritée… même s’il est encore très actif dans la gestion de ses affaires…

Bien sûr nous pensions devoir refuser du monde mais le point positif, c’est que nos « actifs » ont le nez dans le guidon, avec priorité à leurs clients et pas toujours le temps nécessaire pour des moments de convivialité qui font tant de bien… alors un petit effort pour mardi 09.06., je vous rappelle le lien pour vous inscrire à chaque fois (dernier délai la veille à midi) https://cally.com/p9xp483qdyy9akv5

Aujourd’hui, je donne la parole à :

Pascal Fiaux, conseiller de vente au service externe chez Metals Distribution à Bulle : Cette entreprise (une dizaine de collaborateurs) est spécialisée dans la fourniture de matières 1ères (acier, inox, aluminium etc) pour les grands groupes de constructions métalliques (Morand, Berisha, Sottas etc) et les entreprises de construction (Orlati, Implenia, Induni etc). Sous la raison sociale Metalsenvironnement SA, elle s’occupe également du recyclage et de la gestion des déchets pour les entreprises (récupération de ferraille, métaux, et autres services de mise à disposition de conteneurs, transport, démolition et d’évacuation).

En ce qui concerne mon job, je me souviendrai encore longtemps de cette année 2020 puisque je suis rentré de vacances de Thaïlande en même temps que les mesures du CF étaient mises en application. Mais paradoxalement, mon activité n’a pas été trop impactée par cette crise car dans mon secteur, certains délais de livraison, par exemple pour les panneaux sandwichs pour les façades et toitures, sont de 5 à 6 semaines ce qui fait que les entreprises, même durant la pandémie alors qu’elles étaient au ralenti, continuaient à passer des commandes pour la planification des chantiers futurs. En conséquence, nous n’avons pas fait appel au chômage durant cette période mais il est évident que notre CA a connu une légère baisse. Nous sommes équipés pour répondre aux normes sanitaires en vigueur, si nécessaire, avec masques et désinfectants, suivant les exigences de certains chantiers. La structure modeste de notre société nous permet de maîtriser sans encombre nos charges fixes et cette période a été mise à profit pour rechercher une diversification de nos activités en reprenant le segment « candélabres et éclairage public » du groupe Gétaz/Miauton dont nos principaux prospects seront les Administration Communales, Romande Energie et les grandes entreprises en général). Avec le savoir‐faire de notre nouveau partenaire, un des leaders du marché spécifique des mâts d’éclairage.

Yves Scyboz, pompes funèbres de la Riviera à Clarens : Il a créé cette entreprise en 2000, en collaboration avec son épouse Anne‐Catherine et depuis 2017 il s’est associé avec Massimo Carbonara. Je me suis longtemps posé la question si je devais également traiter ce genre d’activité dans le cadre de ce journal hebdomadaire ? Il m’a semblé logique de lui donner également la parole car la mort fait partie de la Vie…  Sans vouloir entrer dans les détails des activités proposées qui sont bien définies sur leur site internet pfriviera.ch – il m’intéressait simplement de savoir comment une PME si particulière avait vécu cette période ?

C’est vrai que nous avons été souvent sollicités mais c’est plutôt dans la gestion de l’évènement que les difficultés sont apparues car les règles étaient édictées par des personnes qui ne connaissaient pas nécessairement les fondamentaux liées à une entreprise de Pompes Funèbres. Pendant les 1ères semaines tout est devenu plus compliqué, surtout avec l’obligation du respect des règles sanitaires imposées par le Service de Santé Publique du Canton. Nous avons dû parer au plus pressé dans la recherche de matériels spécifiques (gants, gel hydro‐alcoolique, masques, vêtements etc.), jusqu’à fabriquer nous‐mêmes ces produits désinfectants…

Nous avons également à disposition de notre société une douzaine de personnes auxiliaires, certaines avec des spécificités propres en fonction des activités à réaliser. Mais certains de ces collaborateurs temporaires étant également des personnes vulnérables, il a fallu rechercher d’autres collaborations avec du personnel plus jeunes. En ce qui concerne le Covid‐19, nous n’avons plus eu la maîtrise des personnes concernées car elles étaient directement dirigées vers le CHUV à Lausanne. C’est la Police qui prenait le relais et décidait du choix de la société funéraire et le principe de la « régionalité » n’était plus respecté. Un problème social s’est posé avec les familles des personnes atteintes car les visites étaient interdites et, en cas de décès, le cercueil était fermé immédiatement dès la mise en bière. Sans parler des restrictions quant au nombre de proches admis au service funèbre (5 personnes maximum), nous avons pu assister à de véritables drames.

De plus, la gestion des constats de décès était devenue plus compliquée avec une quantité d’informations complémentaires à fournir et qu’il fallait chercher tant auprès des médecins que des familles. Dans une procédure logique, même si les familles peuvent avoir des approches différentes face au départ d’un être cher, certains choix habituels n’étaient plus possibles. Dans notre région de la Riviera, nous avons été épargnés au niveau des cas déclarés. Nous n’avons pas eu plus d’engagement que d’habitude, mais c’est plutôt sous la forme que notre activité a été particulièrement difficile à réaliser.

Comme nous accueillons de plus en plus de couples âgés dans notre région, nous avons la possibilité au travers de la « prévoyance funéraire » de gérer cette problématique en amont en étroite collaboration avec les familles. Cela nous permet de bien respecter les directives et les vœux de toutes ces personnes, en harmonie et conformément aux instructions données. Notre métier est particulier, j’irai jusqu’à dire que c’est une vocation et nous faisons tout notre possible pour répondre au mieux aux attentes.

Thierry Rossiaud, administrateur Technicongres à Montreux : Fondée en 1977, ce groupe qui emploie une vingtaine de collaborateurs, est complété régulièrement, selon les besoins, par des freelances professionnels. Il s’agit en fait de trois secteurs d’activités qui ont été transformés en 3 entités juridiques distinctes : Technicongres Engineering SA (pour la vente de matériels) – Technicongres Rental SA (pour la location de matériel haut de gamme) et Créations Events S.à r.l.  (pour l’organisation et la planification d’events).Cette nouvelle orientation a eu lieu en 2010, déjà du temps de notre ami Philippe Viquerat. Je vous invite, là aussi, à jeter un œil sur leur site www.technicongres.ch  qui est particulièrement explicite et bien structuré.

Nous avons été particulièrement touchés par cette crise pour l’ensemble du groupe et nous avons fait appel aux RHT à près de 80% à fin mars et 40/50% actuellement, pour une douzaine de collaborateurs sans tenir compte des freelances qui sont indépendants (ou via entreprises tierces).  Dans les circonstances actuelles, c’est le secteur « événementiels » qui a le plus souffert par l’annulation d’un certain nombre de festivals ou autre congrès en raison essentiellement de la fermeture des aéroports et par conséquent l’absence de clientèle étrangère.

Notre plus grande partie de CA se réalise dans le domaine de la vente de matériels (chiffre d’affaire important mais avec peu de marge). Ce secteur a été particulièrement touché, même si nous avons un carnet de commandes en cours bien garni, mais nous n’avons pas la possibilité d’effectuer ces installations chez nos clients qui ne souhaitent pas nous voir, pour l’instant, pour des raisons liées aux normes sanitaires. Dans le chapitre des bonnes surprises, nous avons pu équiper et installer deux salles de gymnastique pour la tenue de certains conseils communaux. D’ici la fin de l’année, nous espérons encore pouvoir équiper quelques congrès internationaux avec traduction simultanée.

C’est évident que les conséquences de cette crise auront un impact sur nos objectifs annuels et nous tablons sur une baisse de CA de l’ordre de 20% ‐ idem pour notre marge bénéficiaire. Nous allons devoir utiliser une partie de nos réserves constituées historiquement, sans toutefois péjorer l’équilibre financier de notre groupe. Mais ce millésime 2020 restera une expérience extraordinaire en matière de gestion adaptée durant une période de crise.

Les vulnérables parlent aux « ex‐vulnérables »…    et aux actifs15.06.20

Vous pouvez bien vous imaginer que le point principal de l’ordre du jour du dernier lunch facultatif, de mardi dernier, était lié à l’annulation du PGA par le TF. Sale coup pour la fanfare !.. Et avec des conséquences inestimables pour toute l’économie de la Riviera, il sera intéressant de voir quelles seront les futures procédures que la Ville de Montreux va engager. Le confort de l’apéritif a quelque peu tempéré les inquiétudes et autres réactions… Nous avons également abordé le sujet phare du dernier confinement avec la mise en place du télétravail et notre ami Joël a eu cette réplique qui fera date dans nos archives : « Avec nos collaborateurs, nous détectons facilement la fiabilité des différents sujets : il y a les bosseurs qui sont incroyables aussi bien au bureau qu’en télétravail et les… glandeurs qui confirment même en télétravail… ».

A propos de confirmation, j’informe le club que la dernière édition de cette lettre aux vulnérables sera celle du lundi 29.06.avec le no. 15 ! Je remercie d’ores et déjà tous les actifs qui ont magnifiquement joué le jeu en acceptant de livrer leurs expériences et autres sentiments sur cette fameuse crise du Covid‐19.

Aujourd’hui, je donne la parole à :

Jean‐Marc Zimmerli, économiste (HEC Lausanne) et municipal (depuis 2016) à Blonay : Il est en charge des dicastères Finances/Sports/Tourisme/Economie et Transports. De plus il collabore étroitement à l’étude de son épouse Corinne, notaire à Vevey. Il a été un des rares kiwaniens victime du Coronavirus et nous avons souhaité qu’il s’exprime sur ce passage difficile heureusement traversé sans séquelles majeures.

D’emblée, je pense que cette situation était plus difficile à vivre pour mon épouse et mes filles. A partir du moment où le virus a été détecté, j’ai vécu tout d’abord 12 jours d’isolement à domicile puis, comme les médicaments ne suffisaient plus pour faire baisser la fièvre, s’en sont suivi 9 jours à l’HRC de Rennaz. Soit dit en passant avec une infrastructure hôtelière top et un personnel sanitaire remarquable. Là on se concentre sur ma faible capacité respiratoire (1,5 l de capacité alors que la normal se situe à 5 l) sous le seul traitement de l’oxygène.

Mon état de santé s’étant amélioré (je retrouvais progressivement mes fondamentaux…), on a réduit progressivement l’apport d’oxygène et j’ai pu retrouver mon domicile mais avec un risque de contagion encore pendant deux jours, après la disparition des derniers symptômes (une toux sèche caractéristique d’une inflammation des poumons) . Tout était rentré dans l’ordre même si j’étais encore dans un état de fatigue, d’essoufflement (c’est bien plus fort et plus long à guérir qu’une pneumonie) j’ai repris le cours normal de ma vie. En fait, j’ai débranché mes activités pendant quelques semaines et cela m’a permis de relativiser bien des choses.

Aujourd’hui, j’ai repris le rythme habituel de mon emploi du temps, j’estime passer 40 à 50% à la Municipalité et le solde au soutien administratif dans l’étude de mon épouse. En ce qui concerne l’avenir immédiat dans le prolongement de cette crise économique et sanitaire hors du temps, j’utiliserai cette fameuse maxime « chasser le naturel :il revient au galop » et à 90% je pense que l’être humain n’a pas de mémoire. Son individualisme et son égoïsme vont vite reprendre le dessus en faisant fi de ce précepte que la liberté de chacun s’arrête où commence celle des autres. Que va‐t‐on garder de cette période ? Il est évident que certaines mesures vont perdurer comme l’aspect sanitaire lavage et désinfection des mains, distanciation sociale avec le port de masques dans certaines circonstances ou, tout simplement l’isolement au domicile suivant les cas.

Martial Large, commerce de vins et spiritueux à Montreux : Il est établi à cette adresse de l’Avenue des Alpes depuis 1993, anciennement « Blanchod Vins Montreux ». Il travaille en principe seul, parfois avec l’aide d’un livreur. En volume, je réalise les 2/3 de mon Chiffre d’affaires avec des vins suisses et 1/3 avec l’étranger.

J’ai particulièrement souffert au début de cette crise car, avec mon statut d’indépendant je n’ai pas eu la reconnaissance du gouvernement pour obtenir une aide quelconque. Nous avons tenté, avec ma fiduciaire, d’en faire la demande officielle, mais nous étions dans une « zone grise » qu’il était difficile de soutenir… Je n’ai pas paniqué pour autant et je me suis imposé un horaire strict durant cette période difficile en orientant le début de ma journée sur mes activités commerciales et l’après‐midi, j’ai pu me consacrer à des tâches de jardinage, à cuisiner des petits plats sympas, à m’occuper de ma logistique vestimentaire… sans oublier de consacrer un temps important à une activité sportive qui m’a permis de garder la ligne. J’en ai profité également pour mettre de l’ordre dans mes prospects et avec la fermeture de mes principaux clients (Hôtels‐ restaurants‐cafés) qui représentent les ¾ de mon CA, 20% sont mes revendeurs (armagnacs et vins), je me suis concentré sur les 5% qui sont en fait les particuliers, en leur faisant des offres qui ont obtenu un joli succès. Il faut bien admettre que nous avons souffert du manque de souplesse avec l’exagération de ces principes de précaution, ils ont été quelque peu difficiles à vivre. Il nous a manqué le relationnel, le contact, le partage d’une ambiance conviviale qui nous permet de nous retrouver, de nous ressourcer. Aujourd’hui, nous pouvons dire que le plus gros de l’orage est passé et que nous allons pouvoir revenir à nos fondamentaux. Je vois mon futur axer plus sur les particuliers sans vouloir révolutionner le marché ni vexer qui que ce soit, car ma place est infime dans ce monde des grandes surfaces. Pour cet exercice en cours, j’attends la fin du match pour en tirer toutes les conclusions. Si Je regarde mon baromètre du CA, je constate avec une satisfaction qu’avec la réouverture de mes principaux prospects, il reprend des couleurs, c’est bon pour le moral !…

Michel Vincent, directeur de plusieurs EMS a plusieurs cordes à son arc puisque depuis 1990, il dirige l’EMS Jolis‐Bois à Chamby, qui a été absorbé en 2014 par la Fondation La Primerose, qui a englobé, sous entité juridique, plusieurs établissements similaires (voir détail ci‐après), Michel en assume la direction générale. Il fait également partie du groupe Réseau santé Haut‐Léman en qualité de responsable du Groupe « EMS de gériatrie et de psychiatrie de l’âge avancé » (en fait c’est bientôt pour nous…). De plus, il siège encore à de nombreux Conseil d’administration ce qui fait qu’il est plus difficile à contacter qu’un Conseiller Fédéral…

En effet, la Fondation La Primerose a été créée en 1996 et n’a cessé d’évoluer régulièrement depuis cette date avec notamment la fusion de la Fondation Joli‐Bois en 2014. Aujourd’hui elle compte 330 collaborateurs qui travaillent quotidiennement pour le bien‐être des personnes dépendantes. Avec 3 EMS (Joli‐bois à Chamby, la Vernie à Crissier et la Méridienne à Renens, 3 CAT (Centre d’accueil temporaire) à Renens et Crissier, 1 OSAD (Organisation de Soins A Domicile) et 25 appartements protégés à Vevey, 2 EPSM (Etablissements Psycho‐Social Médicalisés) un à Vevey et un à Crissier, 1 restaurantsocial à Crissier, la Fondation offre un ensemble de solutions très complet, comprenant 176 lits au total repartissur le canton de Vaud. La mission de la Fondation est d’assurer l’accueil, l’hébergement, l’assistance, la surveillance, le suivi et les soins de toute personne n’ayant plus l’autonomie nécessaire pour vivre seule. A cet effet, elle peut notamment acquérir, construire, louer, gérer et exploiter tous immeubles et logements, maisons de repos, homes d’accueil ou autres institutions et établissements médico‐sociaux.

Depuis le début de la pandémie, sur l’ensemble des sites regroupant 176 lits, seuls deux cas positifs ont été diagnostiqués au sein des résidents, ces deux personnes sont guéries sans séquelles et nous n’avons enregistré aucun décès COVID‐19. Au niveau des collaborateurs, 5 cas positifs soignés et guéris sans séquelles. Une douzaine de personnes vulnérables ont bénéficié d’arrêt maladie et/ou de télétravail avec les précautions d’usage. Cette période de confinement a été, pour beaucoup, difficile à maîtriser. D’une part, les familles avec les restrictions sanitaires obligatoires mises en place avaient le sentiment d’une forme de « rapt » de leurs aînés avec ces interdictions formelles de visite. De plus, l’angoisse des collaborateurs d’être malades et la crainte de véhiculer le virus au sein de l’institution (et de leurs proches) ont nécessité un gros travail d’accompagnement de la part des cadres et de la direction. L’anxiété des professionnels en lien avec la pénurie de matériel de protection ont également généré beaucoup de stress. Les informations permanentes et parfois contradictoires de la cellule de crise les premières semaines ont généré des heures d’activité supplémentaires afin de pouvoir clarifier les différentes mesures à prendre. Aujourd’hui, la situation se détend et nécessite de nouveaux ajustements permettant un assouplissement des visites bienvenues pour tous.

Les vulnérables parlent aux « ex‐vulnérables »…    et aux actifs – 22.06.20

Pour cette avant‐dernière édition, je vous livre une expérience que j’ai vécu le jour de la Fête Dieu à Vionnaz, une Fête un peu tronquée cette année pour les raisons que vous connaissez (pas de reposoirs ni de procession).  Néanmoins, la Fanfare l’Espérance (elle porte bien son nom) a tenu à faire une petite aubade à la sortie de la cérémonie et là, j’ai vu des personnes remplies de joie et d’émotion par le simple fait de réentendre quelques notes de musique et de passer un moment de partage. C’était impressionnant et j’ai constaté à quel point, le tissu social d’un village était important pour toute une population qui venait de traverser des mois difficiles de confinement et par là‐même de privations. Il faudra savoir s’en souvenir pour éviter de les revivre…. Sommes‐nous prêts à changer quelque peu notre mode de fonctionnement ?… Alors que le spectre de la 2ème vague nous guette et que notre seuil d’immunité n’a pas encore atteint les 50 à 75%.

Aujourd’hui, je donne la parole à :

Steve Weiss, Garage de l’Avenir à Chardonne : Il est en place depuis 2005 il exploite ce garage avec 2 personnes à l’atelier et son épouse Adeline à l’administration, elle est également employée à temps partiel dans l’EMS Le Chatelet à Attalens.  

Pour traverser cette période de crise, j’ai dû mettre mon apprenti de 2ème année en RHT pendant 3 semaines, ainsi que mon épouse dont l’activité était focalisée exclusivement par son engagement sanitaire. C’est bien vrai que ces semaines étaient particulièrement calmes et j’en ai profité pour réorganiser quelque peu mon atelier, créer une cuisine avec un réfectoire et surtout une mezzanine pour exposer quelques motos de collection. J’ai gardé néanmoins le garage en exploitation ne serait‐ce que pour répondre aux urgences ce qui a été grandement apprécié par ma clientèle. Comme j’ai également quelques voitures de collections appartenant à mes clients, j’ai pu les entretenir et les faire revivre quelque peu durant cette période. Bien que le secteur automobile vive actuellement un véritable calvaire surtout sur la vente de véhicules neufs (avec des marges incroyables avec le seul but de réduire les stocks importants), pour ma part, je ne souffre pas trop de cette problématique dans la mesure où la vente de véhicules et l’importation directe ne représente que le 10% environ de mon chiffre d’affaires, le solde étant essentiellement issu des revenus du service d’entretiens et de réparations. Dès le mois d’août prochain, j’ai engagé un nouvel apprenti pour compléter l’effectif et  qu’il puisse bénéficier d’une année de collaboration avec mon apprenti qui fera sa 3ème année, pour le passage du flambeau. Enfin au sujet du futur, comme mon garage porte bien son nom, je vois l’avenir sous les meilleurs auspices, rempli d’espoir.

Michael Witschi, chef d’un team de gestion chez Vontobel à Lausanne : Avant de donner la parole à Michael, il est intéressant de refaire en quelques mots son parcours dans la gestion patrimoniale depuis sa collaboration avec la banque privée Wegelin & Co. qui a été rachetée en 2012 par la Raiffeisen et qui a poursuivi son activité sous le nom de Banque privée Notenstein. En 2015, Notenstein rachète la banque bâloise Laroche & Cie et devient Notenstein‐La Roche et finalement en 2018 c’est Vontobel qui rachète la participation Notenstein‐La Roche au groupe Raiffeisen suite aux déboires judiciaires de son ancien DG M. Vincenz. Michael a vécu toutes ces tractations sans se démonter et en est sorti grandi, il est un des piliers de la succursale de Lausanne.

Le dimanche 23 février, je rentre de Milan suite à quelques visites de mes clients et le lundi on me demande de rester confiné à domicile pendant 2 semaines selon instructions de la Direction de la banque. Le télétravail n’est pas encore officiellement installé et je poursuis mon job depuis chez moi uniquement avec mon portable…Une dizaine de mes collègues ont eu la même problématique. Dès le 06.03., split en 2 équipes pour la quinzaine de collaborateurs de Lausanne avec rotation 1 semaine à la Succursale et 1 semaine à domicile, ceci alternativement. Dès le 08.03 (soit une semaine avant les instructions de nos autorités fédérales), mise en place du télétravail par le service informatique de la banque. Un travail magnifique a été réalisé sur ce plan, c’est toujours d’actualité aujourd’hui et ce qui m’a le plus impressionné c’est de voir la réactivité de notre DG et comment un établissement bancaire peut réagir face à une telle situation.

S’il est un domaine particulièrement délicat dans la banque privée c’est bien la confidentialité et sur ce point il faut souligner que la notion du « secret bancaire » a beaucoup évoluée depuis ces dernières années et ce n’est pas terminé… Nous avons bénéficié de systèmes sécurisés et nos téléphones privés ont été remplacés par des téléphones professionnels (afin de pouvoir notamment enregistrer les appels). Sur le plan des affaires proprement dit, nous avons la possibilité d’ouvrir des comptes en téléconférences en conformité avec nos services de compliance. C’est une véritable révolution technologique, pour notre branche ; il faut néanmoins admettre que le nombre de nouvelles affaires était limité.

Sur le plan des marchés, nous avons pu constater à quel point les actions coordonnées entre les états et les banques centrales, pour soutenir l’économie, ont porté leurs fruits. Et aujourd’hui, dans certains marchés, les rebonds sont impressionnants (25 à 30%), nous sommes flat sur les USA et en Europe ‐4 à ‐8% selon les pays. Pour le futur, il faut rester attentif à ne pas rater le train de certaines opportunités, profiter de réaliser un bon équilibre dans les portefeuilles, d’être un peu plus défensifs et se concentrer sur des sociétés avec une base bilancielle solide, créatrices de valeurs et avec de grosses parts de marchés. Chercher la diversification et acheter plutôt des fonds indiciels ou avec des thèmes porteurs pour l’avenir (santé, alimentation, télécommunication et distribution). Au chapitre des monnaies le CHF restera toujours une monnaies refuge, l’EUR peut retrouver les 1,10 même si l’Europe a encore de gros problèmes structurels à résoudre, le dollar pourra évoluer, en cette année électorale, en fonction des sondages et des politiques économiques proposées par chaque candidat. Nous avons vraiment vécu une année incroyable dont il faudra se souvenir…

Olivier Marchionni administrateur de OMA Consulting S.à r.l. à Chamby: Il a créé cette société en 2015 en développant un concept de santé et sécurité au travail et adapté aux conditions requises pour la gestion de gros projets. A savoir dans le domaine de la sécurité de chantiers, la conformité de bâtiments sans oublier la santé des collaborateurs en relation avec l’ordonnance de la loi sur le travail sans oublier les directives de la SUVA.

Nous sommes 7 personnes sur le terrain et une à l’administration et notre but est de sensibiliser les entreprises à la culture de la santé et de la sécurité au travail. Même si elle est de plus en plus présente depuis le début du siècle, cette prise de conscience des patrons d’entreprises n’est pas innée. Nous sommes convaincus que par le dialogue, la formation et l’accompagnement sur le terrain, nous parvenons à améliorer la sécurité de tous.    Et pour nous cette crise a eu un effet positif si je puis dire, puisque les exigences dans le domaine de la sécurité ont fait naître d’énormes besoins supplémentaires, notamment dans les infrastructures (vestiaires, toilettes etc), auprès des directions de travaux et des responsables de chantiers. Nous avons dû mettre en place de nouvelles procédures et dispenser de nouvelles formations pour appliquer notamment les nouvelles règles sanitaires à respecter.

Au début de la crise, lors de forts ralentissements dans l’activité des chantiers, nous avons également mis en RHT une partie de notre effectif (certains à 100% pendant quelques semaines). Mais depuis le début juin, nous assistons à un retour à la normale de l’activité. Il faut bien avouer que nous sommes un coût supplémentaire mais les entrepreneurs sont sensibles à ces aspects sécuritaires et collaborent volontiers avec nous. Idem pour les gros chantiers où le maître d’ouvrage tient à garder intacte son image de marque. A titre d’exemple, Nestlé, UBS, Engie, l’UCI, Merck nous ont fait confiance. Il faut également souligner que les grands groupes de constructions (+ de 100 collaborateurs) ont leur propre surveillance de chantier, respectivement de sécurité interne.

Nous restons résolument confiants pour le futur car nous avons pris place en étant un des maillons indispensables de cet important secteur de la construction.

Les vulnérables parlent aux « ex‐vulnérables »…    et aux actifs – 29.06.20

Lorsque l’aventure de ces lettres aux vulnérables a débuté, j’ai reçu un message encourageant de notre ami Pierre‐Alain Masson qui m’a beaucoup touché. Il me remerciait pour la démarche et me transmettait, par la même occasion, un texte magnifique de Jean d’Ormesson qui s’intitule « Le Train de ma vie ». Je me fais un plaisir de vous le soumettre car je n’aurai pas trouvé meilleure conclusion à cette période où vous avez été tous très présents dans mes pensées, dans ma vie :

« Le train de ma vie »

A la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos Parents. On croit qu’ils voyageront toujours avec nous. Pourtant, à une station, nos Parents descendront du train, nous laissant seuls continuer le voyage. Au fur et à mesure que le temps passe, d’autres personnes montent dans le train. Et elles seront importantes : notre fratrie, nos amis, nos enfants, même l’amour de notre vie. Beaucoup démissionneront (même éventuellement l’amour de notre vie), et laisseront un vide plus ou moins grand. D’autres seront si discrets qu’on ne réalisera pas qu’ils ont quitté leurs sièges. Ce voyage en train sera plein de joies, de peines, d’attentes, de bonjours, d’au-revoir et d’’adieux. Le succès est d’avoir de bonnes relations avec tous les passagers pourvu qu’on donne le meilleur de nous-mêmes On ne sait pas à quelle station nous descendrons, donc vivons heureux, aimons et pardonnons. Il est important de le faire car lorsque nous descendrons du train, nous ne devrons laisser que de beaux souvenirs à ceux qui continueront leur voyage. Soyons heureux avec ce que nous avons et remercions le ciel de ce voyage fantastique. Aussi, merci d’être un des passagers de mon train. Et si je dois descendre à la prochaine station, je suis content d’avoir fait un bout de chemin avec vous. Je veux dire à chaque personne qui lira ce texte que je vous remercie d’être dans ma vie et de voyager dans mon train.

Pour conclure, je donne la parole à :

Clément Cafaro, Opticien à Clarens : Il exploite deux adresses commerciales à Clarens et La Sarraz, sous la raison « Arte Vista » dans les 4 domaines suivants : Optique – Horlogerie – Bijouterie – Acoustique (l’optique représente les ¾ du volume d’affaires).

En guise de préambule, je peux affirmer que l’on vient de vivre une expérience dont peu de gens ont retenu l’enseignement qui devait déboucher logiquement sur une modification de nos comportements. Au lieu de cela, tout le monde adopte la politique de l’autruche. C’est vrai, il s’est bien passé quelque chose, nous ne pouvons pas le nier, nous avons été quelque peu ébranlés mais dans le fond la normalité a vite repris son petit bonhomme de chemin….

Pour ce qui est de mes enseignes, nous avons été fermés dès le début des mesures du CF, en ne pouvant intervenir que pour des cas d’urgences. J’ai dû mettre en RHT mes 3 employés et une apprentie ; quant à moi, je n’avais droit, au début, à aucune indemnité… Par la suite, nos autorités ont quelque peu modifié leurs règles et j’ai bénéficié, en fait, de 2 mois de RHT. Cette indemnité correspond à une infime participation aux frais de fonctionnement mais de loin pas à la contrepartie cotisée historiquement… Cela a eu pour conséquence que mon activité a été décuplée afin de pourvoir faire bénéficier un employé au RHT. Ce jonglage est bientôt clos et nous espérons pouvoir reprendre le plein emploi d’ici fin juin.

Je dois avouer qu’il est de plus en plus difficile d’exister pour les petits commerces en relation avec les grosses pointures du marché de l’optique qui ont axé leur commercialisation sur des rabais conséquents pour le matériel uniquement alors que l’optique doit être avant tout lié à la compétence et le savoir‐faire de l’opticien de métier, sans oublier le bouche‐à‐oreille de notre fidèle clientèle. Nous allons continuer à prouver notre place dans ce marché concurrentiel et comme je le rappelle souvent à mes clients en parlant de l’avenir : « La vie est trop courte pour se permettre le luxe de ne pas voir les beautés qu’elle nous offre alors voyez clair et surtout prenez bien soin de vous !

Philippe Détraz, administrateur de Cofideco SA Agence immobilière à Vevey : Bien que s’approchant de la branche des « vulnérables », Philippe garde toujours un œil avisé dans l’activité de la promotion immobilière. Nous profitons de cette ultime opportunité pour donner la parole à un personnage issue d’une famille qui a profondément marqué le marché de la Riviera vaudoise.

Après plus de 25 ans de management avec mon frère Jean‐François, nous avons réorganisé notre group et changé de cap en 2007, en vendant notamment notre département gérance. Ensuite en 2012 un département immobilier est reconstitué avec un service de gérance de nos propres immeubles dans l’optique d’un « Family Office » lié exclusivement à la branche.

Tout en restant en appuis au département gérance placé sous la responsabilité de ma nièce Pauline Fahrni, je me suis orienté plutôt vers le domaine de la promotion, la transformation et la rénovation lourde d’immeubles sur l’ensemble de la Riviera avec quelques opérations ponctuelles notamment sur La Côte, sous le chapeau de Cofideco Immobilier SA et également à titre personnel. Dans ce secteur spécifique, où la patience est la mère des vertus, nous avons été peu touchés par la crise si ce n’est qu’un léger retard dans la réalisation de certains objets. Nous avons pu garder le team de 4 personnes sur 5 en activité notamment en télétravail (une seule a bénéficié des RHT). De plus, dans le cadre familial mon neveu Olivier Fahrni (époux de Pauline et bientôt intronisé à notre Club) a développé une société TransaXia courtage immobilier qui complète nos activités.

Parallèlement à cette activité qui me passionne, je me suis découvert une nouvelle vocation au travers de mes différents voyages qui m’ont permis, à ce jour, de découvrir plus de 110 pays. Au‐delà de l’aspect touristique, je me suis intéressé également aux autochtones en découvrant leurs besoins dans les domaines hospitaliers et scolaires. C’est surtout valable pour des pays en voie de développement comme le Burkina Faso, la Colombie ou plus récemment Haïti. Avec quelques amis suisses, nous avons pu réaliser certaines opérations caritatives dans le domaine humanitaire et social.

Raymond Roch, administrateur de la société Roch SA – Maçonnerie et béton armé à Chailly : Avec ce dernier contact, la boucle est bouclée et de façon particulière puisque notre ami Raymond et en train de passer le témoin à son fils Samuel. C’est pour moi un symbole très fort d’un regard résolument tourné vers l’avenir !

Dès la mise en place des directives de nos autorités fédérales, nous avons cessé notre activité et bénéficié des RHT pour l’ensemble du team (5 ouvriers/1 apprenti) et nous‐deux ceci pendant seulement deux semaines. En effet, nous avons pu reprendre rapidement notre activité en respectant les normes sanitaires mises en place. Nous avons plutôt évolué avec des travaux de rénovations et d’aménagements extérieurs dans l’attente de certains dossiers en cours d’autorisation de construire. Je confirme également que le refus du PGA n’est pas la meilleure nouvelle pour l’ensemble de notre secteur. Compte tenu de notre structure, nous sommes moins impactés par les frais de fonctionnement et l’exercice en cours devrait se situer dans les normes historiques. Après des études de conducteur de chantiers à Fribourg et 5 ans d’expérience dans le Grisoni & Zaugg, mon fils a rejoint l’entreprise familiale en 2018, ce qui m’a permis de m’orienter plutôt sur les chantiers où je fonctionne comme contremaître en quelque sorte. Samuel ayant pris la responsabilité de la partie technique et administrative. Il est en train de passer ses examens de MF ce qui me réjouit et me permettra d’aborder bientôt l’âge de la retraite en toute sérénité. Mon père avait créé l’entreprise dans les ’50, je l’ai reprise dans les années ’80 et Samuel assumera sa pérennité.

Les vulnérables parlent aux « ex‐vulnérables »…    et aux actifs

Aujourd’hui, je donne la parole à :

Luca Carmagnola photographe professionnel depuis bientôt 30 ans à Corseaux : C’est lui qui avait notamment officié lors de la venue historique de nos amis Aixois à la dernière FEVI 2019 lors de l’apéritif dînatoire au caveau des architectes « L’oubliette », avec une magnifique photo spontanée que nous n’avons pas pu offrir à Brice lors du voyage annulé de septembre…  Je vous conseille vivement une visite sur son site :   www.looka.ch

J’ai plutôt bien vécu cette période délicate par le simple fait que j’ai diversifié mes activités avec une gamme assez large notamment avec la création de sites internet, des visites virtuelles de Maisons de Maîtres à titre d’exemple avec la Fondation Hindemith à Blonay. Il s’agit d’intéresser les visiteurs potentiels à venir faire une visite sur place.

Actuellement, je suis sur un projet sur ce même thème pour la Ville de Vevey, afin de promouvoir les immeubles historiques particuliers, le conservatoire, les musées et autres lieux liés à la culture. C’est le même principe que « Google Street » bien sûr cela existe déjà sous la forme papier mais c’est beaucoup plus ludique sous cette forme virtuelle.

Cette période m’a également permis de me mettre à jour avec l’ensemble de mes clients et prospects. J’ai pu réaliser en toute quiétude un reportage photographique sur un institut de beauté… il était, à l’époque, fermé au public.

Dans mon métier de base, j’ai un peu souffert dans des secteurs traditionnellement porteurs comme les photos commerciales (produits) ou d’entreprises. De plus je suis très lié à l’événementiel (mariages, photos de familles ou de groupes) et il ne faudrait pas que cette situation perdure trop longtemps. Néanmoins, je n’ai jamais fait appel au chômage ni sollicité de réductions de loyer.

Trop de gens se plaignent de tout et n’utilisent que la critique permanente… j’essaye quant à moi de ne pas hurler avec les loups… et de donner avant tout un message foncièrement positif à mes clients lors de mes contacts.

Jérôme Hébréard conseiller en clientèle privée auprès de la Banque Raiffeisen à Aigle : Cela fait bien quelques mois que nous le côtoyons lors de nos diverses activités et le voilà enfin adoubé dans notre Club (des erreurs administratives avaient retardé sa venue…) . Il est né en 1970 dans les Alpes Maritimes à Cannes plus précisément. Il a fait « sport-étude » Volleyball en France et après un stage en Angleterre, il s’est orienté tout d’abord vers l’Hôtellerie et la Restauration ; il a notamment suivi l’Ecole Hôtelière de Glion (diplômé en 1992). Puis il a peu bourlingué en Suisse Romande avant d’intégrer la BCV en 2001/2009 puis le CS, l’UBS, la CER et enfin la Raiffeisen à Aigle où il semble avoir trouver son « pied ».

En effet, cette succursale va prendre de plus en plus d’importance puisque dès 2022, elle va laisser ses locaux actuels situés à la Place du Centre pour s’installer dans la 2ème plus haute tour de la Ville (après Landi) dans le quartier de Margencel, près de la Gare CFF d’Aigle. Elle deviendra, en quelque sorte, le centre régional du Secteur Aigle-Bex-Ollon + le Pays d’en Haut et les Alpes (Leysin/Les Diablerets).

On aborde, bien entendu, l’application des normes sanitaires dans son établissement avec la limitation des déplacements ce qui peut paraître surprenant pour une banque qui se veut proche de ses clients… En ce qui concerne le télétravail qui a été plébiscité dans les heures difficiles du confinement, ce mode de faire n’est plus en honneur de sainteté et perd quelque peu de son importance. En outre, les déplacements à l’étranger sont particulièrement surveillés (ce qui est difficile pour lui avec sa parenté domiciliée en France…). Les mesures de quarantaine (sur 10 jours selon les dernières directives) doivent être respectées à chaque déplacement.

Sur le plan privé, il est marié, son épouse Iolanda est portugaise de la région de l’Algarve, elle collabore en tant qu’éducatrice dans le réseau ARAJEL (Association du Réseau d’Accueil de jour des enfants de Lavaux à Puidoux/Chexbres. Ils ont un fils Dylan, âgé de 21 ans qui étudie à l’Université de Fribourg. Jérôme est un grand sportif, il adore la marche en montagne, le football (supporter de l’OM…) et il bien engagé sur le plan social dans sa ville d’Aigle, ils y habitent depuis 15 ans.

Comment a-t-il fait son choix d’intégrer le KI de Vevey-Montreux ? C’est avant tout mes parrains Martial et Marc-Henri qui m’ont motivé et bien vendu le « bébé »…  J’avais déjà ouï-dire que l’atmosphère du Club était magnifique, avec un état d’esprit basé avant tout sur l’amitié et la fraternité, ce qui facilite grandement l’intégration de nouveaux membres. Je suis donc prêt et me réjouis de me mettre au service du Club tout en respectant sa philosophie.

Mathieu Quartier, CEO de Swisspro SR SA à Renens : Après 18 ans passés chez Swisscom, il a quitté le géant bleu, en février 2019, il est actuellement CEO de Swisspro SR SA avec ses 300 employés répartis dans différents sites de Renens, Genève, Sion, Neuchâtel, Bulle, Vallée de Joux et Montreux. C’est une société indépendante dédiée aux activités romandes des prestataires d’installations électriques et tout ce qui touche à la Technologie de l’Information et de la Communication. En fait, tout ce qui a trait aux technologies permettant de traiter et de transmettre les informations (par la voix, la vidéo, toutes techniques liées à la télécommunication). Sans vouloir aller trop dans les détails de cette structure, il est intéressant de constater que cette entité fait partie du groupe SWISSPRO (effectif d’env. 1’100 personnes) qui a été racheté l’an dernier par BKW (Bernische Kraftwerke Forces motrices bernoises), une des plus importantes entreprises suisses de fourniture d’électricité). Ce groupe avait créé une société « BKW Building Solutions » pour répondre à ce marché en pleine croissance de la numérisation et de l’automatisation des biens immobiliers, commerciaux et hospitaliers.

Mathieu est titulaire d’un diplôme d’ingénieur HES en génie électrique avec spécialisation en télécommunications et informatique, complétée par une formation post-grade en économie. Ses parrains sont Jean-Luc Puenzieux et Jörg Meyer. Après cette introduction détaillée, laissons-lui le micro pour nous parler de cette dernière expérience professionnelle qui a quelque peu bouleversé son quotidien :

C’est bien vrai que par rapport à mon passé professionnel, je retrouve en quelque sorte, ma formation de base « électricien » avec d’autres responsabilités… Maintenant, je dirige un groupe qui va de la start-up (Montreux) à des entités bien établies dans des centres économiques importants (Genève-Lausanne-Neuchâtel). Je peux mesurer l’incroyable révolution technologique que connait notre secteur, c’est dans cet environnement que je peux exprimer mes compétences et ma passion.

Par contre, je n’avais jamais imaginé devoir affronter une telle situation découlant de la gestion de cette épidémie avec des effets considérables sur l’ensemble de notre économie (arrêts subits des chantiers, gestion du personnel, etc.). Comme nous avions passablement de marchés publics en activité, la brutalité des décisions prises pour l’ensemble de notre secteur nous ont imposé de réagir vite, de trouver des solutions viables et de faire preuve de créativité et de flexibilité.

Bien entendu, nous avons fait appel aux RHT (avec 20% de charges patronales) pour colmater ces périodes particulièrement difficiles mais sans faire appel aux crédits. Il est vrai que nous avons peu d’immobilisations dans notre structure bilancielle et que nous travaillons avant tout à la couverture de nos charges directes de fonctionnement (salaires). Pour l’exercice en cours, notre objectif était d’augmenter notre rentabilité sans nécessairement augmenter notre CA. Si le résultat sera atteint en matière de CA, notre rentabilité elle, sera affectée de 1 à 1,5 pt de marge. Il faut savoir que dans notre secteur, la norme de Cash Flow (bénéfice avant impôts, amortissements et attribution aux réserves) est de l’ordre de 5 %.

Pour l’exercice 2021, mon optimisme est un peu plus modéré dans la mesure où l’on pourrait assister à un ralentissement du secteur de la construction prévue sur 18 à 24 mois. Et sans vouloir faire de la géopolitique, nous allons devoir nous adapter, nous réinventer et améliorer sensiblement la flexibilité de notre production.

Nous avons proposé à Mathieu qu’il nous fasse, à l’occasion au Club, un exposé sur les conséquences de la libéralisation des marchés qui ouvre la porte à la libre concurrence, à la réduction des situations de monopole, à la forte réduction des prix de l’énergie par exemple… Il est prêt à relever le défi et se tient volontiers à disposition. Une dernière précision, le soir de l’AG, il s’était excusé de ne pouvoir assister à son accueil officiel au sein de notre Club. Il se devait d’être présent à la soirée de soutien à Alain Roura car Swisspro est un des sponsors de l’aventurier comme vous pouvez le constater sur la magnifique photo du bateau « La Fabrique ». Suivez la course sur www.vendéeglobe.org ou www.lafabriquesailingteam.ch

Olivier Fahrni adm. de Transaxia Immobilier SA à Montreux : Lors de l’édition no. 15 du 29.06.20, Philippe Détraz nous avait déjà parlé de son neveu Olivier (âgé de 44 ans), époux de Pauline (ils se sont connus à la Jeune Chambre) qui administre le département gérance de Cofideco SA. La société de courtage immobilier TransaXia, fondée en 2009 collabore étroitement avec Cofideco dans le domaine spécifique des affaires immobilières. Ce sont les deux parrains Jean-Marc Zimmerli et Mathias Schmid qui l’ont amené à rejoindre notre Club.

C’est évident que cette année 2020 va avoir de sévères conséquences dans notre économie en général. Mais paradoxalement le secteur immobilier sur la Riviera se porte assez bien, il est loin d’être saturé. Je pense que pour cet exercice, nous serons au niveau de 2018 (2019 restera l’année de référence avec un CA de + de 20% par rapport à la norme).

Nous avons pu garder notre équipe de 7 personnes moyennant le soutien partiel des RHT et nous n’avons pas sollicité de crédit Covid de la confédération. Je suis très sensible à pouvoir garder, dans la mesure possible, cet esprit d’entreprise familial dans cette niche du marché local qui nous convient bien. Nous avons mis sur pied un style de présentation de nos dossiers (achats, ventes, locations et évaluation de biens fonds) qui plait à notre clientèle.

Nous sommes affiliés à l’USPI (Union Suisse des Professionnels de l’Immobilier) et nous avons quelque peine à cautionner la politique de certains concurrents qui ont lancé sur le marché une offre forfaitaire pour la vente immobilière à des tarifs incohérents qui pourront difficilement rester dans le marché. Nous préférons pour notre part, maintenir le 3% de courtage qui nous permet de maintenir un travail de qualité et de recherches, à la satisfaction de notre fidèle clientèle. Pour plus d’infos allez sur le site www.transaxia.ch .

Présenter Olivier c’est aussi déborder quelque peu de ses activités professionnelles… en effet, avec François Grognuz (le fils de Maguy et Marco), Giles Taylor (le beau-fils de Pierre Mérinat), ils exploitent leurs fameux chalets Tatanka (fondue au vin avec les fameux filets de Cerf de Nouvelle Zélande) au Marché de Noël montreusien (malheureusement pas pour cette année…).

Dans le but de pérenniser ce genre d’activité tout au long de l’année, les mêmes 3 mousquetaires ont repris l’exploitation du Bar à Vin et tapas « Le Poisson rouge » l’ex Yatus à la Rue des Deux-Marchés à Vevey, un endroit culte qui vaut le détour par les magnifiques transformations et agencements effectués dans les nombreuses salles intérieures. Durant ces périodes difficiles d’exploitation, ils proposent des services de livraison à domicile www.lepoissonsrouge.ch. Sur le plan caritatif, Olivier soutient l’Association « Graine d’Espoir », fondée par son père Edmond, active en Inde dans la construction d’écoles pour enfants orphelins.

Michel Regamey carrossier à la retraite, chasseur invétéré et qui s’est découvert une passion en réalisant des couteaux d’art à l’heure où il devait bénéficier d’un repos bien mérité…

Comment est venue cette passion pour la réalisation de couteaux et autres poignards ? C’est en chassant que m’est venue l’idée de réaliser un poignard. Le 1er que j’ai fait, je l’ai montré à ma mère qui a été très surprise, elle l’a trouvé très beau. Puis un jour, mon ami Pierre Mérinat en regardant mes poignards, me dit : « Tu es doué tu sais… tu devrais faire des pliants (couteaux de poche) ». Et voilà le début de cette aventure…

Et il y a eu cette fameuse rencontre dans l’émission PAJU ? Un jour j’ai accompagné Pierre qui voulait acheter un couteau chez le fameux coutelier d’art Charles Roulin. Nous nous sommes retrouvés avec des journalistes qui préparaient un sujet pour leur émission. J’en ai profité pour lui montrer une ou deux pièces et il m’a vivement encouragé à poursuivre cette expérience en me donnant encore quelques tuyaux… De plus, les journalistes ont voulu venir à mon domicile à Noville pour voir mes 1ères réalisations. Dans cette même période, je suis même aller faire un stage chez un Maître forgeron près de Cossonay pour bien comprendre toutes les potentialités de l’acier, il a eu cette expression à mon égard qui m’a bien fait sourire : « Vous êtes vraiment le plus vieux des apprentis que j’ai eus… ». Ces différents éléments ont été le déclic de cette passion et je me suis acheté  une machine à graver plus quelques accessoires indispensables.

Un petit éclairage historique sur l’Acier de Damas (capitale de la Syrie) : Le Damas est obtenu grâce à des pliages successifs de plusieurs couches d’acier qui forment un bloc et le forgeron le remet ensuite au feu afin de pouvoir l’étirer et le replier sur lui-même (on parle aussi d’acier damassé). A l’origine, ces lames étaient produites dans les régions de l’Inde et de l’Ouzbékistan. Ces différentes opérations permettent de créer des centaines de couches et ainsi de réaliser des motifs étonnants, qui donnent toute son originalité à la lame en acier de Damas. Ce sont ces pièces d’exception que notre ami Michel réalise également. Mais sa spécialité est, avant tout, de composer des œuvres d’art en sculptant la lame d’acier pour y créer des modèles artistiques (thèmes de chasse, paysages, animaux domestiques, etc…)

Dans ta spécialité de couteaux artistiques avec des thèmes précités, combien de temps consacres-tu pour réaliser une pièce ? Il faut savoir que je ne peux pas graver plus de deux heures durant, cela demande une telle concentration qu’il faut que je passe à autre chose. Pour une pièce artistique complexe, il faut bien compter une cinquantaine d’heures en moyenne, ce qui peut aisément expliquer le prix de l’objet.

Merci de ce partage Michel, encore une question sur l’histoire de notre club qui va fêter cette année son cinquantenaire, y-a-t-il un événement ou une activité qui t’a particulièrement marqué ? Spontanément, c’est le souvenir des camps des enfants (une dizaine environ) organisés en collaboration avec nos amis aixois. J’en garde un souvenir ému en repensant à toutes ces merveilleuses aventures vécues…

Nous aurons l’occasion au cours des prochaines éditions de revenir sur ce sujet du 50ème après notamment consultation des archives réalisées par notre ami Daniel Tissot.